L’ancienne candidate à la présidentielle de 2002 (déboutée avec un peu plus de 1% des voix au premier tour), « pasionaria de la droite conservatrice et catholique », comme le souligne également la presse, a annoncé, ce samedi 21 octobre, qu’elle allait démissionner de son mandat de conseillère départementale des Yvelines, mettant ainsi fin à sa carrière ! Décidée à « nourrir sa foi », Christine Boutin étudie désormais deux jours par semaine la théologie à Paris, précise l’AFP.
Elle a débutée en 1977 comme conseillère municipale et s’était notamment fait connaître à l’Assemblée nationale, en 1998, lors du débat sur le pacs, dont elle avait incarné l’opposition, parfois avec une Bible à la main. Elle s’était aussi engagée contre le mariage et l’adoption pour tous, déplorant que la France soit envahie de gays.
« Je suis une femme comblée. Je suis fière de ces 40 années », a-t-elle déclaré samedi, depuis le siège à Rambouillet du Parti chrétien démocrate (PCD), dont elle reste par ailleurs présidente d’honneur.
Son « retrait », à 73 ans, ne signifie donc « pas la fin de (son) intérêt pour la politique », assure-t-elle, espérant ainsi conserver son « rôle d’influence », « heureuse » de ne pas avoir renié ses « convictions ». Mais elle regrette d’avoir été si souvent « ridiculisée, ringardisée ».
Christine Boutin a bien évidemment, dans la foulée, commenté la récente libération de la parole de femmes, consécutive à l’affaire Weinstein (producteur de cinéma américain accusé de viols par de nombreuses actrices), évoquant un « dégueulis d’accusations ».
En 2016 déjà, quand 17 anciennes ministres avaient dit « stop » au silence et à l’impunité autour d’histoires de harcèlement sexuel, Mme Boutin avait affirmé avoir « honte » de ses consœurs, « qui laissent entendre que les hommes sont des obsédés ».
Lors de la dernière présidentielle, elle avait appelé à voter en faveur de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron, s’attirant des demandes de sanctions au sein des Républicains (LR). Elle ne regrette rien, sinon d’avoir « blessé des gens dans le débat sur le mariage homosexuel ».
Rappelons que Madame Boutin a été condamnée en novembre 2016 pour « provocation publique à la haine ou à la violence », après avoir affirmé dans un entretien au magazine Charles en 2014 que « L’homosexualité est une abomination. Mais pas la personne. Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ». Elle a plaidé sa liberté d’« opinion », qui s’inscrit dans « la tradition chrétienne ». La Cour d’appel de Paris a confirmé le jugement.