>> A Catholic funeral may be denied to LGBT people to avoid « public scandal of the faithful », according to new directives in the Diocese of Madison, Wisconsin.
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Dans un courriel hebdomadaire, signé du vicaire général, James Bartylla, ce 21 octobre, le diocèse de Madison, dans le Wisconsin aux Etats-Unis, a demandé à ses prêtres d’observer certaines « précautions » et « considérations », avant de célébrer les obsèques religieuses des personnes vivant en couple avec un partenaire de même sexe.
La tâche pastorale consiste en effet « à minimiser le risque de scandale et de confusion chez les autres fidèles, tout en manifestant de la sollicitude pour le défunt et sa famille », précise le document. Les ministres sont donc invités à étudier ces cas « minutieusement » et dans le doute, se conformer au droit de l’Eglise et prendre conseil auprès l’évêque du lieu, Mgr Robert Marlino, qui approuvera la décision finale.
Le survivant ne devra toutefois pas être mis en avant, ni d’ailleurs apparaître dans le livret liturgique ou son nom évoqué dans les prières, homélies, sermons ou discours. Et toute autre référence au prêtre qui officie, ou à la paroisse, où se sera déroulée la cérémonie, sont à proscrire sur les faire-parts de décès : « pour des raisons évidentes ! »
Rendu public par le « Pray Tell blog », un site progressiste catholique basé dans le Minnesota, cette lettre a créé la controverse, mettant « en péril la capacité de l’évêque à communiquer avec ses prêtres en toute confidentialité », s’est insurgé le diocèse dans un communiqué, ce 22 octobre, décriant les « commérages et rumeurs » et auteurs des fuites, accusés d’œuvrer pour les « ténèbres ». Il s’agissait d’un outil « confidentiel », réclamé par les prêtres.
En juin 2016, l’évêque de Springfield (Illinois), Thomas Paprocki, avait déjà annoncé que son diocèse ne procéderait à aucun sacrement ni obsèque de personnes homosexuelles en couple. Selon le code de droit canonique, « les pécheurs manifestes » doivent être privées de funérailles ecclésiastiques.
Dans ces désaccords d’interprétation, le fait de savoir si la personne disparue ou son partenaire étaient des « promoteurs du mode de vie gay » aura donc toute son importance et les « signes de repentance » également, conclut la directive.
Plusieurs organisations et militants ont réagi, dénonçant une discrimination « cruelle et sournoise » jusque dans la mort.
Marianne Duddy-Burke, responsable de « Dignity USA », qui œuvre, entre autres, pour une meilleure inclusion des personnes LGBT au sein de l’Eglise, a qualifié le bulletin d’« antithèse » de la chrétienté, regrettant que Mgr Robert Marlino, n’ait que si peu de considération pour les gays et lesbiennes qui auront pourtant vécu « un engagement profond envers leur conjoint et partenaire. »
Ce genre de « déclarations », a-t-elle insisté, « ne peut qu’éloigner les personnes LGBT, leurs familles et de nombreux jeunes de l’église, qui a perdu dans l’arène civique, sur les questions du mariage et de l’adoption pour tous, ou encore à propos du service militaire. Et plutôt que de s’engager dans un dialogue honnête, ces religieux se complaisent dans le déchaînement, jusqu’à même refuser des funérailles à ceux qui sont morts du VIH/Sida, dévastant d’autant plus les familles endeuillées. »
Terrence Katchadourian
stophomophobie.com