La première ministre écossaise Nicola Sturgeon devrait présenter des excuses à tous les homosexuels « reconnus coupables d’infractions sexuelles, désormais abolies », a indiqué l’un des portes-parole de l’exécutif, annonçant une cérémonie, le 7 novembre prochain, depuis le palais de Holyrood, à Édimbourg.
L’occasion d’introduire une mesure, déjà évoquée en 2016 par le ministre de la Justice, pour réhabiliter systématiquement les victimes, avec « suppression des condamnations dans les casiers judiciaires », a-t-il ajouté, déplorant trop de vies brisées, en vertu de ces lois discriminatoires, maintenues par les précédents gouvernements.
« Ces excuses seront ainsi formulées au nom de toute la nation. »
L’Ecosse a décriminalisé l’homosexualité en 1981 et unifié la majorité sexuelle en 2001. Gays et bisexuels ont été jusque-là poursuivis « pour ce qu’ils étaient, en raison de leur orientation et amour pour d’autres hommes. Il est temps de réparer les torts », a martelé le porte-parole, évoquant une « erreur historique ».
« C’est important en effet de le souligner, ce ne sont pas les relations consenties entre personnes de même sexe qui sont à brimer mais toutes ces législations homophobes », a réagi Tim Hopkins, directeur de l’Equality Network, saluant cette « considération », même si tardive, des LGBTI en tant que « citoyens à part entière, qui méritent le respect ».
Dans l’attente de plus amples détails, Peter Tatchell, célèbre militant pour les droits LGBT australo-britannique, a pour sa part regretté l’absence de prévisions d’indemnités pour ceux qui sont toujours en vie, rappelant que beaucoup avaient sombré dans des dépressions, l’alcoolisme et multiplié les tentatives de suicides.
En mai dernier, c’est l’Église épiscopale écossaise, « The Kirk », branche locale de la puissante Église anglicane, qui a appelé ses responsables à « faire un bilan des discriminations passées » contre les homosexuels, et présenter « individuellement et corporativement leurs excuses ».
Valentine Monceau
stophomophobie.com