Plusieurs milliers de personnes se sont réunies, ce dimanche 19 novembre, sur la célèbre plage de Copacabana, pour célébrer la 22ème édition de la Fierté de Rio de Janeiro, malgré l’absence des subventions de la mairie tenue, depuis le début de l’année, par l’ultra-conservateur évangéliste Marcelo Crivella.
C’est d’ailleurs la première fois que l’événement, qui a failli être annulé, est sponsorisé par des dons privés, dont une campagne de financement sur internet, contraignant les organisateurs à réduire leur défilé et chars, passés à six, contre douze l’an passé, avec près de 600.000 manifestants.
« C’est une journée de résistance », a déclaré à l’AFP David Miranda, premier élu LGBT au conseil municipal de Rio, pour le parti d’opposition PSOL (gauche).
« Le maire a tenté de nous empêcher d’aller dans la rue en nous privant de subventions, mais nous sommes tous là ! »
« Dans ta face Crivella », scandent d’autres participants à la parade.
« Ce genre d’événement rapporte beaucoup à la ville, avec plein de gens qui consomment », ajoute le conseiller municipal. Et la réaction du maire actuel démontre qu’il est « un très mauvais gestionnaire, en plus d’être intolérant avec le public LGBT. »
Et ils étaient nombreux à marcher ou assister aux concerts d’artistes, telle Daniela Mercury, star brésilienne et lesbienne, ainsi que la drag queen Pabblo Vittar, véritable phénomène de la scène pop actuelle, qui ont également accepté de renoncer à leur cachet.
Critiquée, la mairie a toutefois affirmé avoir contribué au « soutien logistique » et l’obtention des fonds privés par le biais d’une loi permettant à des entreprises de déduire de leurs impôts le financement de projets culturels. En 2016, elle avait financé 50% du défilé, qui coûte près de 170.000 euros.
Ces derniers mois, de vives polémiques ont éclaté après l’annulation de plusieurs manifestations culturelles, sous pression là encore de groupes liés à des Eglises évangéliques.
En dépit de sa réputation de « libéral », le Brésil est l’un des pays les plus touchés par les violences anti-LGBT, avec 343 meurtres en 2016, « un toutes les 25 heures », selon le « Grupo Gay da Bahia » (GGB). Pour plus de 20%, les victimes étaient des mineurs, le plus jeune avait 10 ans.
Des chiffres alarmants mais toujours sous-estimés, puisque recueillis pour l’essentiel dans les médias, sur Internet ou via des témoignages et informations personnelles, aucune statistique ni donnée officielle n’étant disponible.