Nouvelle décision judiciaire contre l’interdiction « capricieuse » de Trump d’enrôler des trans dans l’armée

Pour la deuxième fois en quelques semaines, un juge fédéral, Marvin Garbis, du tribunal de Baltimore (Maryland), a statué, ce 21 novembre, contre l’interdiction annoncée par le président américain de recruter, « à quelque titre que ce soit », des militaires transgenres, estimant que cette décision était « capricieuse », l’analyse de Trump, « arbitraire », et sa politique, comme ses tweets, « néfaste ».

Donald Trump avait signé fin août un document laissant par ailleurs au département de la Défense le soin de trancher les cas des soldats déjà enrôlés.

Rejetant les affirmations de l’administration, qui évoquait en audience une proposition consultative, le magistrat a rappelé qu’un « mémorandum du président n’était pas une demande d’étude mais un ordre de mise en œuvre », et ordonné la prise en charge des coûts associés aux services médicaux des militaires concernés, que le président avait qualifié de « gaspillage d’argent » dont il ne pouvait plus « supporter le fardeau ».

La Maison Blanche a contesté le jugement, arguant que la directive était légale et dans « l’intérêt de la sécurité nationale ».

L’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), qui plaidait au nom de plusieurs soldats et aspirants, s’est au contraire félicitée d’une « victoire » pour la dignité et le respect de toutes les personnes trans, déplorant les initiatives discriminatoires du Président, pour satisfaire son électorat conservateur et religieux.

Le 30 octobre dernier, saisie par huit autres plaignants, c’est la juge Colleen Kollar-Kotelly, d’un tribunal fédéral de Washington, qui a suspendu la mesure, ordonnant « un retour au statu quo » de Barack Obama, qui avait décidé que l’armée devrait commencer à accueillir des recrues transgenres au 1er juillet 2017, reportée par l’actuel ministre de la Défense Jim Mattis.

Mathieu Mercuri
stophomophobie.com