Elue de la deuxième circonscription de l’Allier, Laurence Vanceunebrock-Mialon a annoncé, ce 20 novembre, sa volonté de s’impliquer lors des débats publics sur les sujets de bioéthique, dont la procréation médicalement assistée pour toutes les femmes, mais aussi et surtout « pour la filiation ».
Promesses d’Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, comme François Hollande en son temps, l’ouverture de la PMA sera proposée par le gouvernement « dans le cadre de ces états généraux », prévus en 2018, avec une adoption des nouveaux textes législatifs début 2019.
Mère avec son ex-compagne de deux filles de 17 et 13 ans, nées par PMA en Belgique, avant la loi sur le mariage pour tous, Laurence Vanceunebrock-Mialon ne peut toujours pas reconnaître aujourd’hui la plus jeune.
« Nous avons porté chacune un enfant, mais il faut se marier quand on est en couple homosexuel, pour ensuite pouvoir adopter ses propres enfants. Ce n’est pas le cas pour les couples hétérosexuels. Une déclaration préalable est suffisante », dit-elle, regrettant le rétro-pédalage de François Hollande, « qui a laissé tant de familles dans l’impasse ».
En 2012, tandis que des députés socialistes s’étaient accordés pour déposer un amendement au projet de loi sur le mariage et l’adoption afin d’y intégrer la PMA, l’ancien Chef de l’état a quelque peu fléchi devant les opposants à la réforme, pour la renvoyer à la loi sur la famille, avant de conditionner sa décision « à l’avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) », qui s’est depuis prononcé en faveur.
Dans le pays des droits de l’Homme et de l’Egalité, faire en sorte que cela devienne une réalité.#stophomophobie #LGBT #droitsdelhomme #defensedesdroitslgbt@stop_homophobie @LGBTEnMarche pic.twitter.com/aXJbBIbtiP
— Lau VANCEUNEBROCK-MIALON (@LauAN2017) 20 novembre 2017
« Je veux défendre les droits de mes enfants, stigmatisés depuis leur naissance, comme tant d’autres, en raison de leur mode de conception ou parce qu’ils sont issus d’une famille homoparentale », insiste la députée.
Un engagement vivement salué, Madame Vanceunebrock-Mialon devenant aussi la deuxième élue ouvertement LGBT à siéger à l’Assemblée nationale, depuis la socialiste Françoise Gaspard, pour l’Eure-et-Loire de 1981 à 1988.
Son courage et son soutien sont d’autant plus importants qu’une trentaine d’autres députés, principalement LR, viennent de déposer un projet de loi contre l’homoparentalité, « visant à consacrer les droits fondamentaux de l’enfant et ses corolaires dans notre droit ».
Soulignant que depuis 2013, la loi Taubira permet aux personnes LGBT de se projeter dans une vie familiale, notre conseil, Me Etienne Deshoulières, a réagi à ce nouveau texte réactionnaire, rappelant que « la famille n’est plus liée à la réalité biologique de la procréation, mais constitue un projet de vie entre plusieurs personnes souhaitant cohabiter, avec ou sans enfants. Face à cette contractualisation, les conservateurs tentent d’intégrer dans la loi des éléments biologisants, en reliant l’enfant à sa mère et son père biologiques. A contrepied de la promesse de l’actuel gouvernement d’ouvrir la PMA au couple de femmes. »
C’est en outre « une proposition indécente qui ose le parallèle outrageant avec la pédopornographie », ajoute Madame Vanceunebrock-Mialon.
« Maintenant que j’ai l’occasion d’agir, j’espère peser et porter une proposition de loi qui mette au contraire tous nos enfants sur un même pied d’égalité. Je veux faire en sorte que cela devienne une réalité », poursuit-elle. « La France, pays des Droits de l’Homme et du Citoyen se doit d’accueillir en son sein ses enfants ; quelques qu’ils soient. Ne laissons plus la différence être discriminante. La France est plurielle et nous devons la construire en ce sens. J’exhorte les Français à plus de liberté, d’égalité et de fraternité ».
Valentine Monceau
stophomophobie.com