Ce 26 novembre, un tribunal du Caire a condamné 14 hommes, soupçonnés d’être gays, pour pratique de relations sexuelles « anormales », a indiqué à l’AFP Ishaq Wadie, l’un des avocats de la défense. La Cour a toutefois autorisé leur libération contre le paiement d’une caution de 5 000 livres égyptiennes (environ 290 €) en attendant le procès en appel.
Les forces de sécurité ont escorté les prévenus « sous haute surveillance » jusqu’au box d’où ils ont entendu le prononcé du jugement, ont indiqué des sources judiciaires et sécuritaires, précisant qu’ils seraient libérés quelques heures après le paiement de la caution.
Trois autres accusés n’ont pas été jugés pour des raisons de procédure, reportée à une date non déterminée.
Rappelons que la législation pénale n’interdit pourtant pas explicitement l’homosexualité en Egypte mais les gays sont régulièrement accusés de « débauche », « prostitution » ou « mépris de la religion ». Et depuis le concert, fin septembre dans la capitale, du groupe libanais « Mashrou’ Leila », où une partie du public avait brandi des drapeaux arc-en-ciel, au moins 65 personnes ont été arrêtées et plusieurs, « soumis » à des « examens rectaux ».
Fin octobre, plusieurs députés ont en outre présenté « un projet de loi » prévoyant des peines d’un à cinq ans (en cas de récidive) d’emprisonnement pour relations sexuelles « entre deux personnes du même sexe ». Et toute communication ou publicité, notamment, sur des événements favorables aux droits LGBT seront proscrits, et les auteurs, organisateurs, médias ou autres établissements, qui auront accueilli ces rassemblements, condamnés.
La présidence et le gouvernement ne se sont toujours pas prononcés publiquement sur le sujet.