Le premier ministre Justin Trudeau prendra la parole, ce mardi 28 novembre, depuis la Chambre des communes, pour présenter des « excuses formelles » aux membres de la communauté LGBTQ+, victime pendant des dizaines d’années des lois et politiques discriminatoires, notamment implantées au sein du service public et de l’armée.
Fonctionnaires et militaires, soupçonnés d’homosexualité, dépénalisée en 1969 par le gouvernement Trudeau (père), verront ainsi et jusqu’à 1992, leur carrière et vie ruinées, parce qu’ils étaient considérés comme des individus « faibles de caractère, influençables, vulnérables aux techniques d’agents étrangers », et donc susceptibles de présenter « une menace à la sécurité nationale ».
Outre les excuses et une enveloppe de 4 millions sur deux ans pour réviser les condamnations des casiers judiciaires, la presse canadienne annonce qu’une « entente de principe » est intervenue, ce 24 novembre, pour règlement à l’amiable d’une action collective intentée au nom de plus de 2000 plaignants renvoyés à tort. Les détails sont encore flous et la Cour fédérale devra les approuver, mais les compensations seraient estimées à plus de 100 millions de dollars canadien.
Le gouvernement fédéral entend par ailleurs investir 250 000 $ dans des programmes et projets pour lutter, sensibiliser contre la LGBTphobie.
Ottawa prévoit aussi de souligner en 2019 le « 50e anniversaire » de la décriminalisation des « actes homosexuels » dans le Code criminel du Canada.
Des mesures historiques mais qui auront pris « énormément de temps », a déploré M. Kinsman, porte-parole du groupe « We Demand an Apology », qui réclamait ces excuses et la publication des documents gouvernementaux ayant un lien avec ces rafles. « Je suis très attristé. Certains en avaient vraiment besoin mais ils se sont depuis éteints. »
Mathieu Mercury
stophomopobie.com