>> Tanzania arrests 3 more over online video of women kissing
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La police tanzanienne a confirmé cette semaine l’arrestation de trois personnes, suspectées dans une affaire de vidéo, mise en ligne sur internet, dans laquelle un couple lesbien danse et s’embrasse.
Dans ce pays est-africain où l’homosexualité est punissable de peines d’emprisonnement, voire à perpétuité, le succès sur les réseaux sociaux de cette scène, jugée « à caractère homosexuel », n’a pas manqué d’agacer les autorités, qui se sont indignées d’un « outrage ».
L’une des jeunes femmes, Milembe, qui apparaît dans le film, a été interpellée, le 3 décembre dernier. Et la deuxième, Janeth, qui s’était réfugiée dans une région plus au centre, a été arrêtée les jours suivants, avec deux de ses amis : une autre femme que l’on voit brièvement dans la vidéo et un jeune homme accusé d’avoir réalisé le tournage.
Le gouvernement Tanzanien a entamé, « au nom de la morale », depuis plusieurs mois, une répression à l’encontre des LGBT, allant de la suspension des organisations qui les soutiennent, à la fermeture également de centres de santé, pourtant spécialisés dans la lutte contre le sida, mais accusés de « promouvoir » l’homosexualité.
Les agences internationales de santé publique se sont d’ailleurs inquiétées d’une remontée du nombre de personnes infectées par le VIH dans le pays, mais les autorités ont répondu en interdisant la vente et distribution des gels lubrifiants, pour ne pas favoriser les comportements déviants, avec la promesse d’expulser tous les étrangers et militants des droits des homosexuels. Depuis les condamnations se suivent.
« Avant, la législation pénalisait seulement l’acte homosexuel, mais on élargit désormais de plus en plus le champ des infractions en interdisant par exemple la promotion de l’homosexualité. Et même si la loi n’est pas toujours appliquée, elle est une épée de Damoclès pour les personnes discriminées », déplorait en février dernier Dorothée Delaunay, responsable de la commission Orientation sexuelle et identité de genre pour Amnesty, en dévoilant son rapport annuel.
Le chef de la police de Mwanza, Ahmed Msangi, s’est d’ailleurs félicité de ces nouvelles interpellations, réaffirmant les objectifs du gouvernement : « éliminer toute la chaîne des personnes impliquées, ou qui défendent les LGBT, pour le bien des générations ».
Joëlle Berthout
stophomophobie.com