Ils avaient suscité un scandale, en septembre dernier, et toute une vague d’arrestations, pour avoir agité un « symbole LGBT » en plein concert au Caire du groupe libanais « Mashrou’ Leila ».
Sarah Hegazy et Ahmed Alaa ont été libérés, ce mardi 2 janvier, « pour le temps de l’enquête en échange d’une caution de 1.000 livres (47 euros) chacun », a déclaré leur avocat à l’AFP. La campagne de soutien sur les réseaux sociaux a fonctionné. Ils devraient quitter leur lieu de détention ce mercredi ou jeudi, mais restent tous les deux accusés « d’appartenance à une organisation illégale et incitation à la débauche ».
Cette dernière incrimination est régulièrement utilisée par les tribunaux pour contourner l’absence de pénalisation explicite de l’homosexualité en Égypte. D’après l’Initiative égyptienne pour les droits personnels, au moins 76 personnes ont ainsi été arrêtées, depuis cette affaire de drapeaux arc-en-ciel, et plus de 40 ont été condamnées à des peines d’emprisonnement d’une durée allant jusqu’à six ans.
Plusieurs ont en outre été soumis à des examens anaux forcés, contraires au droit international, qui interdit la torture et les autres mauvais traitements. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) s’est déclaré « profondément préoccupé » par la situation.
Plus de 60 députés égyptiens ont dans la foulée proposé, en octobre, une loi pour criminaliser les homosexuels et leurs « promoteurs », tandis que le président « Al-Sissi » était en visite à Paris. Le texte prévoit jusqu’à cinq de prison en cas de « récidive », pour les personnes de même sexe ayant eu des relations sexuelles. Mousse a lancé des poursuites contre le Chef d’état égyptien, « un criminel au regard des conventions internationales sur la protection des droits de l’homme », a insisté notre conseil.