Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, élu en décembre dernier à la tête de Les Républicains, Laurent Wauquiez, ex-conseiller et ministre de Nicolas Sarkozy, était l’invité, ce jeudi 25 janvier, de « l’Emission politique » sur France 2.
Près de six Français sur 10 le jugent ni compétent, ni honnête, ni sympathique, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting pour franceinfo et Le Figaro. Économie, immigration ou Europe, très approximatif sinon contradictoire, son discours aura toutefois convaincu près de 50% des téléspectateurs, dont 60% de sympathisants Frontistes.
Avec le lancement des États généraux de la bioéthique, il a également été interpellé par une mère de famille homosexuelle, Amélie Georgin, qui a eu recours à une PMA. Son épouse a porté l’enfant, Amélie a pu l’adopter de manière plénière, en vertu de la loi Taubira, que Laurent Wauquiez fustige encore, estimant qu’« un enfant reste le fruit d’une femme et d’un homme », sinon « la société va vers un monde sans repère ».
Des déclarations profondément « blessantes » pour Amélie, qui a choisi, avec sa femme, d’avoir avant tout un enfant « par amour ». « On l’éduque avec cette volonté justement de l’ancrer dans des repères » et quand vous évoquez « un monde sans repère », J’ai l’impression que notre mode de vie et schéma familial tendent vers l’« apocalypse », s’offusque-t-elle.
« Notre famille, c’est Annick, Garence, notre fille, moi-même… Mais c’est aussi mes parents et grand-parents, mes trois frères » et « nous œuvrons au quotidien pour donner le meilleur à notre fille. Je n’ai pas l’impression de vivre dans un monde sans repère ».
Soulignant dans ce témoignage, toute l’émotion de la jeune maman, M. Wauquiez a assuré ne pas remettre en question ses qualités, mais néanmoins réaffirmé ses doutes sur la PMA. Derrière l’égalité, il y a l’éthique, explique-t-il. Et entre « choix de la couleur des yeux, des cheveux, de la race… », il plaide par ailleurs pour une adoption simple pour les couples homosexuels, l’adoption plénière aboutissant à effacer totalement les parents biologiques, défend-il. Cette solution toutefois n’aurait pas conféré légalement à Amélie son droit, irrévocable, de parent.
Enfin, Monsieur Wauquiez a renvoyé les échanges autour des risques d’eugénisme, de marchandisation, maintenant son opposition à l’extension de la PMA à toutes les femmes, couples lesbiens ou célibataires. « Ce ne sont pas des questions à la légère », que l’on peut balayer pour un désir d’enfant ou d’égalité, a-t-il martelé : « J’entends ce que vous me dites, mais entendez aussi qu’en terme de vision de société, on peut avoir des interrogations par rapport à ce que nous promet ce type de chemin… »
Mais « il n’y a aucun doute sur ses positions », ajoute-t-il : Les Français ont tranché et voté en faveur d’un candidat qui ne reviendra pas sur « la partie mariage » de la loi Taubira. Il en a bien pris acte, mais les problèmes fondamentaux demeurent ceux qui sont liés à la filiation et aux questions éthiques. Il a défendu ses idées jusqu’au bout, mais « n’a pas su convaincre ». « Et en tant que démocrate, je respecte le choix des Français. Par contre, ça ne m’empêche pas de porter mes convictions et dire que je ne suis pas pour l’adoption plénière, je ne suis pas pour la PMA pour les couples de femmes, et que je ne suis pas pour la gestation pour autrui pour des couples de même sexe. »
Mathieu Mercuri
stophomophobie.com