>> Indonesia is considering making extramarital and gay sex illegal, and the UN calls it « hateful ».
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En février 2016, dans la foulée des institutions religieuses « s’inquiétant de la propagation des LGBT » dans le pays, l’Association indonésienne des psychiatres (PDSKJI) annonçait l’inscription de l’homosexualité dans sa liste des « troubles mentaux ».
Le ministère de la Santé vient de le confirmer, ce 2 févier, soulignant la parution prochaine également d’un manuel médical révisé, à partir des recommandations de l’organisme et d’un rapport interne.
Les gays, lesbiennes et bisexuels seraient donc plus enclins à la dépression, car dérégulés émotionnellement et en « crise identitaire ». Tandis que les transgenres, tout à fait disposés aux « maladies mentales ». D’où l’urgence d’une sensibilisation de la communauté, avec cette préconisation, sans condition, d’un accès aux traitements. « Les LGBT ont besoin de soins constants » pour parer à leurs comportements addictifs : « une tendance incompatible avec l’éthique et les valeurs indonésiennes ».
L’homosexualité n’est pourtant pas officiellement illégale dans cet archipel d’Asie du Sud-Est, à l’exception de la province d’Aceh, où la charia est appliquée.
Le Parlement examine toutefois actuellement un amendement, soutenu par les principaux partis politiques, qui prévoit jusqu’à cinq ans de prison pour « activité homosexuelle ».
En décembre dernier, la juridiction suprême avait déjà bloqué une mesure similaire, réclamant la modification du code pénal pour pénaliser les relations sexuelles hors mariage, mais qui aurait aussi affecté les couples homosexuels. Menée par des groupes confessionnels, la requête « a été rejeté dans son intégralité », mais à une courte majorité.
La répression se poursuit, les arrestations suivent, sous prétexte d’une lutte contre la pornographie. Plus de 200 personnes LGBT ont ainsi été incarcérées courant 2017.
Le haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a réagi, ce mercredi 6 février, et mis en garde : « les rhétoriques haineuses, utilisées cyniquement à des fins politiques, ne vont qu’aggraver les souffrances des minorités et créer des divisions inutiles », a-t-il insisté lors d’une conférence de presse à Jakarta.
« Depuis 1998, l’Indonésie a réussi une transition vers la démocratie et l’a associée à une importante croissance économique. A un moment où elle consolide ses avancées démocratiques, nous recommandons avec insistance aux Indonésiens d’aller de l’avant sur la question des droits humains ».
Mais avec les élections législatives et présidentielles de l’année prochaine, rares sont les politiques qui osent plaider l’égalité ou défendre les droits fondamentaux de leurs concitoyens LGBT, par crainte de s’aliéner une base électorale largement conservatrice.
Valentine Monceau
stophomophobie.com