« Le gouvernement l’a approuvé mais les réactions de notre partenaire de coalition, de l’Eglise orthodoxe et du Grand mufti ont été très dures », a déclaré, ce mercredi 7 mars, le Premier ministre Bulgare, Boïko Borissov (centre droit) pour expliquer sa décision d’écarter la Convention d’Istanbul « sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et domestiques ».
Ratifié depuis 2011 par 28 pays du Conseil de l’Europe, dont 17 membres de l’UE, le texte a été présenté au parlement bulgare en janvier, semant la division au sein de la classe politique, pour une notion de « genre » et sa traduction, au moment même où le pays occupe pour la première fois la présidence tournante de l’Union européenne.
Un des partis nationalistes de la coalition au pouvoir y a vu la porte ouverte à l’étude en milieu scolaire des « genres non stéréotypés » tels que « l’homosexualité, le travestissement et autres ». Ils ont menacé de quitter le gouvernement. Et l’Eglise orthodoxe, très influente, a déploré une « décadence morale ».
« L’attention des Bulgares a été détournée du sujet de la violence exercée contre les femmes », a regretté auprès de l’AFP Daniela Gorbounova de l’ONG « Centre bulgare de recherches sur le genre ».
Les propos homophobes sont fréquents au sein de la classe politique bulgare et dans les médias. Le gouvernement n’aura toutefois pas exclu de représenter le texte, après une étude et des débats plus approfondis.
La Slovaquie a également renoncé en février à ratifier le traité, jugé « incompatible avec la définition constitutionnelle du mariage entre un homme et une femme. »