Un couple gay « qui se tenait par la main », agressé en plein centre de Bruxelles par une bande d’adolescents

Ils rentraient chez eux, ce dimanche 15 avril, après une soirée organisée à la Maison Arc-en-ciel de Bruxelles, plateforme d’une cinquantaine d’associations. Nous étions « ivres de joie, du printemps, emportés par le bonheur, comme si nos corps avaient oublié de « s’adapter » au fait qu’on quittait la rue du Marché au Charbon (quartier gay de la capitale belge) et par conséquent un espace où on peut exister comme un couple sans nous poser des questions », a expliqué Jonatan, dans un message indigné sur Facbook. Avec son compagnon, Clément, ils ont été agressés, autour des 2h30 du matin, par un groupe d’adolescents.

Les deux hommes se tenaient par la main, continuant obstinés leur chemin, sous un déluge d’injures, menaces et autres interpellations « ignobles sur leur intimité sexuelle ». Ils ont bien tenté de les ignorer, mais les jeunes les suivaient. Clément a fini par s’arrêter pour dialoguer. La bande l’a rapidement encerclé. Il en a repoussé deux, qui s’énervaient, avant de faire mine de s’en aller. Jonatan leur criait de les laisser en paix. « Je voulais juste qu’on sorte de cette situation, qu’on disparaisse. » Ils ont fait semblant de partir, mais l’un d’entre eux est revenu, assénant, dans la surprise, deux coups de poing sur la nuque de Clément, avant de s’enfuir en courant.

Jonatan n’a pas résisté, les qualifiant dans la colère de « connards ». « J’étais indigné, j’ai fait une erreur ». Ils ont déballé de nouveau. 4 se sont acharnés sur Clément, le rouant de coup, le cinquième a attaqué son mari, jusqu’à ce que deux autres garçons interviennent. Le groupe est parti, le couple également, avant d’être rattrapé par une jeune fille, qui était avec les agresseurs mais n’a pas participé à la séance de tabassage. Elle leur ramenait des papiers, qu’ils avaient perdus dans la bagarre. Elle semblait mal à l’aise, désapprouvant la relation des deux hommes, mais estimant « injuste qu’on se fasse taper pour ça ». Clément lui a répondu, « on ne s’intéresse pas à ce qui se passe dans son lit, on aimerait que ce soit réciproque. »

« Je me hais de « les avoir provoqués » », poursuit Jonatan, mais « je hais surtout la société qui produit ces petits cons », insiste-il.

« De tout l’orage psychologique qui me tourmente, je n’arrive à formuler qu’une chose : Je ne m’adapterai pas à cette société malade, à cette misère morale et spirituelle, où tenir la main de quelqu’un constitue un objet de haine et agression. »

Une enquête serait en cours, a indiqué dans la presse Ilse Van de Keere, porte-parole de la police bruxelloise.

Plutôt que les photos de l’agression, nous avons choisi de partager l’image, que Clément et Jonatan ont posté en s’embrassant. Tout notre soutien !

Mathieu Mercuri
stophomophobie.com