Gloria Carter n’avait jamais évoqué son homosexualié, pour ne pas attiser les violences et protéger sa famille. « Maman a eu quatre enfants, mais elle est lesbienne et a dû faire semblant pendant si longtemps qu’elle en est devenue comédienne, cachée dans un placard comme si elle était sous traitement », lance Jay Z dans « Smile », extrait de son treizième album « 4:44 », sorti en 2017.
Le titre n’a pas explosé, mais créditée en « featuring », la mère de l’artiste conclut le morceau par quelques mots sur cette vie de contraintes pour tant de personnes LGBT. « Pouvez-vous l’imaginer ? Les gens vous voient heureuse et libre, comme vous le souhaitez. Mais vous vivez dans l’ombre par crainte que quelqu’un ne s’en prenne à votre famille ou à la personne que vous aimez. Le monde est en train de changer et on raconte qu’il est temps de s’affranchir. Mais vous vivez dans la peur de simplement être vous. L’ombre semble être l’endroit le plus sûr. On ne leur fait pas de mal, on ne m’en fait pas non plus. Mais la vie est courte, et il est temps d’être libre. Aimez qui vous aimez, car la vie n’est pas sous garantie. »
« Un témoignage puissant pour toute la communauté et pour la visibilité tout particulièrement des homosexuelles de couleur. Cette volonté de s’ouvrir à son fils et l’amour inconditionnel de sa famille résonnent dans chacun de nous », insiste Sarah Kate Ellis, présidente du GLAAD (« Alliance gay et lesbienne contre la diffamation »), qui a décidé de lui décerner un prix spécial, lors de ses traditionnels « Media Awards » à New York, le 5 mai prochain. Gloria Carter devrait prendre la parole, pour promouvoir la cause.
Dans une interview avec David Letterman sur Netflix, pour « My next guest needs no introduction » (« Mon prochain invité n’a pas besoin d’être présenté »), Jay Z évoquait son émotion, lorsque sa mère lui a également confié qu’elle était amoureuse. « J’ai pleuré, heureux de savoir qu’elle était libre ! »
Valentine Monceau
stophomophobie.com