C’est l’un des joueurs les plus courtisés, sacré « meilleur rugbyman de l’année » pour la troisième fois dans son pays. Absent depuis mars, pour une blessure aux ischio-jambiers (en arrière de la cuisse), il prépare son retour. Interpellé à l’occasion par les journalistes, il est revenu sur l’indignation suscitée le mois dernier par ses commentaires sur Instagram, à propos des « homos voués à l’enfer, à moins de se repentir de leurs péchés et se tourner vers Dieu ».
« J’ai dit ce que j’ai dit ces dernières semaines, je défends ce que je crois. C’est quelque chose qui vient vraiment du fond de mon cœur et qui n’interfère en rien dans mon jeu ou avec mes coéquipiers », a-t-il assuré jeudi.
« Un internaute m’a posé la question concernant les plans de Dieu pour les homosexuels. J’ai pensé que cette personne avait besoin d’un conseil. L’enfer étant la destination de tous les pécheurs. Je lui ai répondu honnêtement, suivant ma compréhension de la Bible. Je crois en sa vérité, je sais que ça peut en surprendre beaucoup, mais cette vérité est parfois difficile à entendre », avait-il déjà commenté pour se justifier, regrettant d’être accusé d’homophobie ou fanatisme : « Vous êtes loin de la réalité ! ». Mais « vivre ouvertement son homosexualité c’est un peu comme marcher sur du vide. Je ne juge pas. J’ai l’opportunité d’alerter quelqu’un qui s’avance vers un trou et prévenir sa chute. »
Des arguments qui n’ont pas convaincu. Fans et sponsors s’en étaient d’ailleurs désolidarisés, comme la fédération australienne de rugby, soulignant que « les croyances personnelles d’Israel Folau ne reflètent pas le point de vue de Rugby Australia, qui soutient toutes les formes d’inclusion ».
Aucune sanction néanmoins. Et les remarques de ses coéquipiers ou rivaux, même des All Blacks ou de l’arbitre international Nigel Owens, déplorant l’irresponsabilité de ses propos pour les plus jeunes, ne l’auront pas davantage ému. Il les trouve « plutôt lourdes ». Mais il ne prend rien personnellement, « tout le monde a le droit à ses opinions. J’en reste là ».
Valentine Monceau
stophomophobie.com