Lyes, 22 ans, a eu le courage de dénoncer l’homophobie dont il est victime depuis des mois dans sa ville, jusqu’à s’engager en tant que militant pour agir contre le fléau et soutenir d’autres personnes. Il a pris la parole, ce 17 mai, à l’occasion de l’IDAHOT, Place de la République, regrettant par ailleurs la banalisation, par certains gardiens de la paix, des actes et propos à caractère homophobe ou transphobe.
Le jeune homme a effectivement eu beaucoup de mal à déposer plainte. On l’en a dissuadé, au sein même du commissariat, il a été moqué. Difficile lorsqu’on vient de subir « l’humiliation et la violence et qu’on recherche du soutien ». A chaque fois, ses tentatives sont restées vaines. Il a donc contacté STOP homophobie, nous l’accompagnons, mais depuis que son affaire est médiatisée, les injures qu’il reçoit dans la rue se sont multipliées.
Ce vendredi 18 mai, il a encore été agressé trois fois, notamment en face de la Mairie de Gennevilliers. Il a été suivi, menacé, insulté. Il a contacté les forces de l’ordre, devant ses assaillants, après avoir filmé l’agression.
En direct je viens de me faire agressé insulte homophobe le commissariat de Gennevilliers refuse de ce déplacer malgré que l’individu que j’ai filme sois accoter de moi
— Lyes92🏳️🌈🇫🇷 (@AlouaneLyes922) 18 mai 2018
« Tu penses quoi, que j’ai peur de la police ? T’as pas honte d’être gay ? »
En manque d’effectif, les agents n’ont pas pu se déplacer, mais lui ont conseillé de déposer une nouvelle plainte. Il était observé, via la vidéo surveillance. L’accueil au commissariat n’aura pas toutefois été bienveillante. Lyes a hésité à poursuivre. Mais à quelques mètres du commissariat, un suspect l’attendait. Il a été coursé, injurié. L’individu voulait lui régler son compte. Mais il ne faut rien laisser passer. Lyes est d’autant plus motivé à faire changer les choses. Des personnalités politiques lui ont exprimé leur plein soutien. Il espère maintenant des actions concrètes.