Ce lundi 4 juin, Anne Hidalgo, Maire de Paris, a présenté au Conseil de Paris la stratégie LGBTQI+ (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queers, intersexes…) de la capitale, en revenant sur les dispositifs institutionnels en cours, mais aussi les liens étroits entre le travail des associations et la Ville de Paris, « ouverte et inclusive, prête à prendre les dispositions nécessaires pour protéger tou·te·s ses habitant·e·s et soutenir l’égalité des droits. »
« Ce combat, je l’ai toujours porté, et je continuerai à m’engager pour avancer sur ces questions », a insisté Mme Hidalgo, qui souhaite montrer la richesse de la vie associative et militante du milieu LGBTQI+ parisien « que nous sommes fières et fiers d’accompagner collectivement », ajoute-t-elle. « Ce réseau a été de tous les combats – antiracisme, lutte contre l’antisémitisme, féminisme, lutte contre le VIH – et Paris lui doit une belle part de son identité, de son rayonnement et de sa vitalité démocratique ».
La Maire de Paris a aussi rappelé la mobilisation pour une meilleure adaptation de l’administration par le biais, entre autres, de formations aux agent·e·s pour un environnement bienveillant, contre les stéréotypes et discriminations liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.
De plus la municipalité soutient la création d’une cellule d’accueil spécifique dans certains commissariats pour accompagner les victimes de crimes et délits LGBTphobes. C’était une proposition que Flag !, association de soutien et de défense des agents LGBT des ministères de l’intérieur et de la justice, défendait depuis des années. Flag ! coorganise d’ailleurs ces 27, 28 et 29 juin la Conférence internationale de l’European Gay Police Association (EGPA) à Hôtel de Ville.
Et parce qu’il est nécessaire que les services de santé et de prévention apportent un accueil respectueux des personnes LGBTQI+, l’espace de la Ville de Paris aux Solidays sera cette année aux couleurs des fiertés LGBTQI+. La capitale entend ainsi rappeler le rôle du militantisme LGBTQI+ dans l’avancée des droits de tou·te·s, rendre hommage à leurs combats et victoires contre le VIH.
« La défense des droits des personnes LGBTQI+ doit être une priorité à l’agenda international de la Ville de Paris, afin de lutter pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité », a insisté Anne Hidalgo, fière que Paris, soit à ce jour, la seule ville française membre depuis 2016 du Rainbow Cities Network, qui compte actuellement 32 villes membres, « reconnues pour leur engagement en faveur des droits des personnes LGBTQI+ ».
Par ailleurs, une réflexion sur l’histoire des mouvements et des personnes LGBTQI+ est activement engagée, en vue de la création d’un lieu dédié aux archives et aux mémoires des communautés LGBTQI+, à l’horizon 2020. STOP homophobie espère vivement y être associée. Une exposition sera consacrée à ce sujet à l’Hôtel de Ville à l’été 2019.
Rare marche au monde organisée par des militants bénévoles (ailleurs ce sont plutôt des sociétés privées), la pride parisienne est le temps fort annuel qui mobilise plusieurs dizaines d’associations autour d’un mot d’ordre revendicatif commun. STOP homophobie y participera cette année, pour la première fois. La ville aussi, avec un char, pour cette édition, ce 30 juin 2018. Cette participation de la collectivité aux côtés de ses partenaires « démontre la volonté de Paris de poursuivre les combats universels contre les LGBT-Phobies, qui s’illustre aussi au travers du Réseau Parisien de Repérage des discriminations et des nombreuses sensibilisations menées par la Ville en milieu scolaire ou en direction du grand public. »
L’accueil des Gay Games à Paris en août 2018 sera là encore l’occasion d’un programme d’accompagnement ambitieux.
« L’image de Paris est celle d’une capitale des Droits humains, portant un idéal de tolérance et de liberté. Cependant, la parole LGBT-phobe s’est libérée en France en réaction à cette grande victoire que fut l’ouverture du mariage à tous les couples. Paris est encore trop souvent le théâtre d’agressions inacceptables. Nous devons poursuivre la lutte contre ces comportements à grand renfort de pédagogie, de formation, de tolérance et d’ouverture », a martelé la Maire. « L’exclusion, le rejet et le sectarisme n’ont pas leur place dans Paris, qu’il s’agisse de faits isolés mettant en cause des individus ou de discriminations plus systématiques et institutionnalisées. Notre ville se placera toujours du côté des libertés », a-t-elle conclu.
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J-25 avant la fin des inscriptions, alors on s’inscrit sur https://t.co/5lEkhFBv9W😉! pic.twitter.com/GDcO2ZaVxU
— Paris 2018 (@paris2018) 5 juin 2018
Pour Hélène Bidard, adjointe à la Maire, en charge de l’égalité femmes-hommes, la lutte contre les discriminations et les droits humains, les engagements pris et non tenus sont trop nombreux, tout comme les situations anormales de personnes trans ou intersexes en butte à un système administratif qui ne les considère pas, ou encore la situation des personnes en proie à des législations anti LGBTQI+ dans différentes parties du monde. En France, des droits restent à conquérir. Ce soutien aux associations du champ LGBTQI+ est vital. Nous ne pouvons que le confirmer. Dans cette attente…