Il avait été agressé avec son compagnon, Jean, le 3 mars dernier, à la caisse d’un supermarché de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). L’auteure, une jeune femme, furieuse de les voir passer dans la file d’attente, les avait inondés d’injures et menaces de mort.
« Vous les pédés vous n’avez pas le droit de vivre. Vous êtes la honte de la France… »
Devant les juges, elle a nié l’homophobie, évoquant un simple coup de sang, qui lui vaudra toutefois une condamnation, le 23 avril suivant, à 4 mois de prison avec sursis.
Mais pour Laurent, déjà vulnérable, pour des raisons de santé notamment, les conséquences de l’agression ont été très difficiles. « Ça commence par des mots… »
« J’ai vu la haine ! » Il a tenté de l’exorciser en témoignant, soutenant d’autres victimes. Il avait participé à la mise en place d’un Fonds de solidarité contre les actes LGBTphobes. Il a assuré des écoutes au sein de STOP homophobie et devait ouvrir un groupe dédié. Il avait des projets et espérer enfin déménager de Nanterre, où il n’était plus en sécurité. On l’avait agressé dans ce voisinage. Son dossier était en attente. Il nous a malheureusement quitté, ce matin du 3 juin 2018. Nous avons perdu une personne de cœur, attentionnée, qui s’inquiétait pour les autres. Il était fort, courageux, a mené son combat. Il aimait Paris.
« L’amour n’a pas de limite, surtout quand on aime sincèrement. Pour moi l’abomination, ce sont les crimes, les violences et meurtres… » Mais, « il y a toujours de la lumière », disait-il, « même au plus bas. Vous, moi, nous en sommes et la partageons… » Laurent avait la foi, il est parti rejoindre les anges. Repose en paix. Merci pour ton amitié, ta confiance, tes petits conseils, ton humour… Tu vas nous manquer !
Toutes nos condoléances à ses proches et à son compagnon, Jean, dévasté. Nous nous recueillerons, ce lundi 11 juin, en sa mémoire.