Autorisée une première fois en 2009, puis à nouveau interdite en 2013, l’homosexualité vient enfin d’être dépénalisée en Inde. Les juges de la Cour suprême de Delhi ont en effet jugé illégal, à l’unanimité, ce jeudi 6 septembre, l’article 377 du code pénal, datant de l’ère coloniale britannique, condamnant les relations sexuelles entre personnes de même sexe.
« La loi était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT », a déclaré à l’AFP le président de la Cour suprême, Dipak Misra. La plus haute instance judiciaire du pays avait entendu en juillet les arguments de plaignants homosexuels, parmi lesquels plusieurs célébrités, qui soutenaient que cet article est contraire à la Constitution indienne.
De nombreux Indiens, notamment dans les zones rurales, où réside 70 % de la population, considèrent l’homosexualité comme une maladie mentale. Certains la mettent même sur un pied d’égalité avec la zoophilie.
Selon l’article 377, désormais caduque, l’homosexualité était sur le papier passible de prison à vie. Dans les faits, toutefois, les poursuites judiciaires pour relation sexuelle entre personnes de même sexe étaient rarissimes. Ces quatre dernières années, les associations de défense des homosexuels n’ont pas relevé de cas d’emprisonnement au titre de l’article 377, mais elles ont sans relâche dénoncé la pression exercée sur les homosexuels, en particulier par la police. D’après le gouvernement, sept personnes ont été pénalisées en 2016 pour « offenses contre-nature ».
L’homosexualité reste à l’heure actuelle criminalisée dans au moins 71 pays de la planète, selon un décompte de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes.