Les députés chiliens ont voté ce mercredi 12 septembre, à l’issue d’un intense débat, par 95 voix contre 46, une loi autorisant le changement de nom et de genre dès 14 ans, avec accompagnement d’un représentant légal. Mais ils pourront aussi faire appel à un juge. Le texte avait déjà reçu le feu vert des sénateurs début septembre. Il doit encore être promulgué par le président de droite Sebastian Piñera, mais des parlementaires conservateurs n’écartent pas de saisir le Tribunal constitutionnel.
« Nous sommes face à un événement historique, que nous célébrons avec émotion et joie car cela va améliorer la qualité de vie de milliers de personnes qui avaient vu le (respect) de leur dignité et de leurs droits mis à l’écart à cause de préjugés sur l’identité de genre », s’est félicité le dirigeant trans du Mouvement d’intégration et libération homosexuel (Movilh) Alvaro Troncoso.
Le projet de loi, déposé sous le premier mandat de M. Piñera (2010-2014), avait été porté par le succès d’« Une femme fantastique », un film interprété par l’actrice transgenre Daniela Vega et qui avait remporté en mars l’Oscar du meilleur film étranger. Cette nouvelle mesure s’inscrit dans une série de réformes progressistes impulsées par l’ex-présidente socialiste Michelle Bachelet, dont la dépénalisation de l’avortement.
Pour l’instant, seule une forme d’union civile homosexuelle est reconnue au Chili, mais un projet de loi autorisant le mariage et l’adoption des couples du même sexe a été déposé fin août 2017 au Parlement.