Lors d’une réunion publique filmée, le célèbre forain Marcel Campion a qualifié les homosexuels de « pervers », et notamment Bruno Julliard, ex-premier adjoint de la ville de Paris.
« Comme il était un peu de la jaquette, il a rencontré Delanoë. Ils ont fait leur folie ensemble et paf, il est premier adjoint. Et avec Anne Hidalgo, il est super parce qu’en même temps il lui a amené tous les homos de la terre. C’est à dire que toute la ville maintenant est gouvernée par des homos. »
Puis il ajoute : « Moi, j’ai rien contre les homos, d’habitude, je dis les ‘pédés’, mais on m’a dit hier qu’il fallait plus que je dise ça. Donc je ne dis plus les pédés, je dis les homos. J’ai rien contre eux, sauf qu’ils sont un peu pervers. » « Ceux qui sont là » ».
Contacté par la presse ce dimanche 23 septembre, Marcel Campion a indiqué qu’il était « d’une génération où l’on disait les pédés, comme on disait les forains ou les putes. Tout le monde me comprendra ». « C’est vrai qu’Anne Hidalgo est entourée de petits marquis. Or la communauté gay, je le constate, s’attaque aux forains. Pour autant, je ne suis pas homophobe. Demandez à Michou, un ami depuis 50 ans. J’étais aussi très proche de Mourousi. Enfin, il y a quelques années, j’ai accueilli la gay Pride à la fête aux Tuileries ».
Lors d’une réunion publique filmée, le célèbre forain Marcel Campion a qualifié les homosexuels de « pervers », et notamment Bruno Julliard, ex-premier adjoint de la ville de Paris https://t.co/oV2B4BAo3Y pic.twitter.com/eeLu9Q9Yqu
— Le JDD (@leJDD) 23 septembre 2018
Je condamne les propos inadmissibles de Marcel Campion. L’homophobie n’aura jamais sa place à Paris. La justice doit être saisie. https://t.co/57EGwIG5HI
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) 23 septembre 2018
« Les propos de Marcel Campion véhiculent une homophobe décomplexée. Assimiler les homosexuels à des pervers relève de l’injure à raison de l’orientation sexuelle », a déclaré Me Etienne Deshoulières, avocat des associations Mousse et STOP homophobie, qui ont donc décidé de déposer plainte pour « injure publique envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle » tels que prévus et réprimés aux termes de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
« La tentative de Marcel Campion d’éteindre l’incendie qu’il a allumé en prétextant que ces propos ne visent que Bruno Jaillard n’efface en rien le fait qu’il fasse de sa sexualité l’élément déclencheur de la perversité qu’il lui prête. En cela, ses propos ne peuvent qu’être considérés comme homophones », souligne Arnaud Boisseau, porte-parole de Stop homophobie.
Bruno Julliard, « consterné mais pas vraiment surpris », a également annoncé qu’il engageait une procédure. « Il est important de combattre l’homophobie sans relâche. Je ne peux pas laisser passer le fait qu’il ait tenu ses propos lors d’une réunion publique ».