C’est la plus importante manifestation LGBT organisée dans la capitale indienne, depuis 2007, mais c’est aussi la première fois que nous ne défilons pas « comme des criminels », a déclaré à l’AFP l’une des organisatrices de l’événement, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, ce dimanche 25 novembre.
En septembre dernier, les juges de la Cour suprême de Delhi ont en effet jugé illégal l’article 377 du code pénal, datant de l’ère coloniale britannique, condamnant les relations sexuelles entre personnes de même sexe, qualifiées de « sexe contre nature », à des peines allant jusqu’à dix ans de prison.
« La loi était devenue une arme de harcèlement contre la communauté LGBT », avait souligné le président de la Cour, Dipak Misra, qui avait entendu en juillet les arguments de plaignants homosexuels, parmi lesquels plusieurs célébrités, qui soutenaient que cet article était contraire à la Constitution indienne.
La dépénalisation de l’homosexualité avait déjà été prononcée une première fois en Inde en 2009 par la Haute Cour de Delhi, mais cette décision avait été cassée en 2013 par la Cour suprême pour des raisons de procédure.
En dépit de cette évolution, le sujet reste sensible et la communauté toujours stigmatisée dans les secteurs les plus traditionnels. « Il faudra plus d’une génération pour que la société accepte. Mais la peur a disparu. A présent, je profite de la vie comme un citoyen libre », a témoigné une autre participante dans le cortège.