Il a été condamné, ce mercredi 28 novembre, par le Tribunal correctionnel de Paris à 800 euros d’amende et 11000 euros d’indemnité pour injure et incitation à haine à raison de l’orientation sexuelle.
Le 18 mars 2016, interrogé sur les affaires de pédophilie dans l’Eglise catholique, Jean-Marie Le Pen avait affirmé : « L’abaissement des règles morales est une constante d’une société décadente, et je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse… interdites, mais tout de même, dans l’exaltation de l’homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l’enfance et la jeunesse. »
Le 21 décembre 2016, questionné par le Figaro au sujet de la présence de personnes homosexuelles au sein du Front National, Jean-Marie Le Pen avait déclaré : « Les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe, si y’en a pas assez c’est un peu fade, si y’en a trop c’est imbuvable. »
Mousse avait alors porté plainte deux jours plus tard, le 23 décembre, contre Jean-Marie Le Pen pour incitation à la haine à raison de l’orientation sexuelle. Suite à cette plainte, le parquet avait ensuite poursuivi les propos en question pour injure à raison de l’orientation sexuelle et incitation à la haine à raison de l’orientation sexuelle.
Ce 28 novembre 2018, Jean-Marie Le Pen vient donc d’être condamné pour ces injures homophobes à :
- 400 euros d’amende ;
- 4000 euros d’indemnité pour l’association Mousse.
Cette décision confirme la jurisprudence Boutin selon laquelle critiquer l’homosexualité revient à critiquer non pas seulement un concept, mais les personnes homosexuelles elles-mêmes, sans qu’il n’y ait à faire de disctinction entre comportement sexuel et orientation sexuelle.
Cette décision est également fondamentale puisqu’elle vient consacrer le fait que l’appel à la haine est également condamnable lorsqu’il constitue un appel à la haine de soi. Or, on sait l’influence terrible et la violence des discours homophobes sur les personnes homosexuelles.
En avril 2017, Jean-Marie Le Pen avait également déclaré à propos de la présence du compagnon du policier Xavier Jugelé, tué dans un attentat jihadiste à Paris : « Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie, qui gagnerait d’ailleurs à plus de discrétion. »
Pour ces propos, le Tribunal correctionnel de Paris a également condamné Jean-Marie Le Pen ce 28 novembre à :
- 400 euros d’amende ;
- 7000 euros d’indemnité au mari de Xavier Jugelé.
Pour Etienne Deshoulières, avocat des associations Mousse et STOP homophobie : « Ces jugements confirment que la parole homophobe n’a plus sa place dans la politique français. »