La fête catholique a été propice à la prise de parole de représentants de l’Eglise… ou de ses fidèles, comme Christine Boutin. Tandis que VGE reprend de la voix pour dire qu’il préférerait laisser le mariage aux hétéros.
Noël, sa dinde, sa messe, ses cantiques, ses rassemblements familiaux… Une période qui, pour les médias, ne semble pas être propice à parler de réformes sociétales et d’égalité des droits. En revanche, c’est le moment idéal pour accorder davantage de temps de parole à l’Eglise et ses ouailles.
Durant ce large week-end, on aura donc eu droit à une prise de parole qui a fait couler beaucoup de… tweets: celle évidemment de Christine Boutin. Réfutant, lundi sur iTélé, le fait que les homosexuels soient des citoyens discriminés, elle a fait valoir qu’ils «peuvent se marier naturellement: mais il faut qu’ils se marient avec une autre personne d’un autre sexe, pas avec le même sexe».
L’Eglise sur le pied de guerre
Pour ces propos, la présidente du Parti chrétien-démocrate s’est retrouvée en tête des «tendances» sur Twitter, avec notamment les hashtags humoristiques «La vie selon Christine» et «BoutinStyle» («Une jeune fille enceinte peut être délivrée d’un enfant non désiré… en accouchant», tacle Jean-Marc), ou ce tweet de LandeYves: «#SiMonFilsEstGay, il pourra quand même se marier, mais avec sa cousine», allusion à un hashtag, homophobe celui-ci, répandu ce week-end, et au mariage de Christine Boutin à son cousin.
L’Eglise catholique a en effet profité de la fête de Noël pour rappeler les croyants à défiler mi-janvier, pour le rassemblement contre le mariage pour tous. Le Canard enchaîné avait révélé la semaine dernière les autocars réservés par les paroisses et les centaines de places d’hébergement pour ceux qui feront le déplacement à Paris. L’archevêque de Paris ne semble pas démentir: «J’ai appelé les gens à se manifester, j’ai mis en branle un mouvement. C’est à chacun de choisir les moyens de se manifester», a-t-il expliqué sur RTL. Et s’il ne défilera pas lui-même, il «ne dit pas (qu’il n’ira pas) saluer les manifestants».
VGE et NDA, même combat
Ce matin, toujours sur RTL, le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan, a enfoncé le clou, en disant préférer une super union civile au mariage: selon lui, «les Français étaient tout à fait prêts à accepter l’union de couples homosexuels qui s’aiment et qui veulent solenniser leur union en mairie… Mais le gouvernement cède à des excès, l’adoption et la Procréation médicalement assistée (PMA). (…) On se déchire sur un projet où on pouvait trouver un accord», a-t-il déploré, toujours contre l’homoparentalité, tout en disant qu’il respectera la loi quand elle sera votée et en laissant entendre qu’il célèbrera tous les mariages.
Sur une ligne similaire, l’ancien président Valéry Giscard d’Estaing aurait lui aussi préféré qu’on laisse le mariage tel pour les seuls hétérosexuels: «Que les gens aient le droit de vivre ensemble, de gérer ensemble leur patrimoine, d’assurer leur avenir, c’est tout à fait en phase avec la société actuelle, a dit VGE sur lundi BFMTV. Employer le mot mariage, c’est autre chose. C’est un mot du langage très ancien. C’est un mot qui a été créé dans différents pays et différentes civilisations pour l’union de l’homme et de la femme en vue d’avoir des enfants. Donc, c’est une autre situation. Moi, je l’aurais appelé union, mais j’aurais donné pratiquement les mêmes droits.»
Par Paul Parant (Têtu)