Dix ans après Timothy Brown, dit le « Patient de Berlin », seul individu à avoir guéri de l’infection, après une greffe de moelle osseuse pour une leucémie aiguë, une étude publiée, mardi 5 mars, dans la revue scientifique Nature révèle l’existence, en Angleterre, d’un second patient en rémission durable (depuis près de 19 mois). Là aussi, après un traitement équivalent, provenant d’un donneur dont les cellules souches possèdent une mutation génétique qui les rend résistantes au VIH.
Ce sont les deux seuls cas connus dans le monde à ce jour.
« En parvenant à une rémission sur un deuxième patient tout en utilisant une approche similaire, nous avons montré que le ‘Patient de Berlin’ n’a pas été une anomalie », s’est félicité le principal chercheur, Ravindra Gupta, professeur à l’Université de Cambridge.
Mais, bien qu’encourageante, cette méthode ne pourrait pas s’appliquer à tous. Le traitement est « lourd, très dangereux, les personnes sont hospitalisées pendant plusieurs semaines, souvent », explique Olivier Schwartz, directeur scientifique de l’Institut Pasteur. Les personnes avec des cellules souches qui sont résistantes au VIH sont aussi des exceptions : elles ne représentent que 1% de la population.
Actuellement, près de 37 millions de personnes sont infectées par le VIH dans le monde. Six sur dix ont accès à un traitement antirétroviral. Ces médicaments permettent de contrôler l’infection (charge virale indétectable) dans 80 % des cas, mais doivent être pris à vie.