Depuis qu’il est au CP, cet enfant originaire de l’Essonne subit les insultes et les humiliations de la part de ses parents et ses frères. « Ils me frappaient en hurlant : dis-nous que tu es pédé. À chaque coup, ils me disaient on va t’endurcir, tu vas devenir viril, un bonhomme (…) À l’adolescence c’était horrible, je pensais chaque jour à me suicider », souffle-t-il.
Il s’est éloigné de sa famille. Mais son appartement porte les stigmates du harcèlement dont il est toujours victime de leur part, eux qui « ne supportent pas qu’il y ait un pédé dans la famille », comme lui martèlent ses proches. Sa porte d’entrée a été taguée, en début de semaine, d’un « FDP Salope ». Et sa serrure de nouveau enduite de colle forte.
Samir a déposé une vingtaine de plaintes en un an et demi.
« Les procédures sont toujours en cours », a d’ailleurs confirmé au Parisien une source judiciaire. « Le problème, sans un flagrant délit dans ce type de faits, il est compliqué de faire aboutir l’enquête ». Une autre source proche du dossier ne minimise pas le harcèlement, provenant d’une famille « défavorablement connue des services de police ».
Sa voisine confirme avoir reconnu certains membres de la fratrie de Samir. « Pourquoi tu le défends, c’est un gros pédé, une salope », aurait crié l’un d’eux lorsque celle-ci aurait essayé de les calmer. Malgré les plaintes, aucune condamnation n’a encore été prononcée.
Le cas de Samir constitue « un enjeu majeur » insiste Terrence Katchadourian, secrétaire général de STOP homophobie, qui a mandaté deux avocats pénalistes pour reprendre le dossier. « Il y avait une urgence immédiate. Tous les soirs il était en danger et c’était un échec pour nous de voir qu’aucune de ses démarches n’avançait. »
Durant quelque temps, un membre de l’association a hébergé Samir. « Mais ce n’est pas notre vocation. Et avec le soutien de Ian Brossat (NDLR : adjoint à la mairie de Paris chargé du logement), que nous venons de solliciter, nous espèrons pouvoir le reloger bientôt dans un endroit que ses frères ne connaîtront pas ».
Samir a tout récemment reçu le soutien du maire de sa ville.
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