À la grande satisfaction des organisateurs, dont de nombreuses associations et organisations homosexuelles de Strasbourg et la Station, centre lesbien gay bi trans’intersexe de Strasbourg/Alsace, mais aussi des partis politiques de gauche, comme le PS, EELV, le NPA, ainsi que des collectifs, comme Osez le Féminisme 67, Attac, Justice et libertés, la mobilisation a été forte, hier à Strasbourg, pour la manifestation revendiquant l’égalité des droits et le « mariage pour tous ».
De nombreux élus de gauche en tête de défilé
Plus de 4300 manifestants selon la police, 6000 selon les organisateurs, ont ainsi battu le pavé strasbourgeois. Le cortège était emmené par des musiciens, dont plusieurs jouent dans la Feis, la Fanfare des externes et internes de Strasbourg. « Mais nous sommes là à titre de musiciens soutenant le mouvement, pas au titre de la fanfare elle-même, qui n’a aucune couleur politique », a tenu à préciser une des musiciennes.
En tête de cortège, une banderole avec « Non à l’homophobie, oui à l’égalité des droits », derrière laquelle se tenaient de nombreux élus de la Ville et de la Communauté urbaine de Strasbourg (plusieurs arboraient leur écharpe tricolore), mais aussi le député PS Philippe Bies ou la député européenne (PS) Catherine Trautmann. Dans la foule, des « hétéros » venus soutenir le mouvement, pour leur fils ou leur fille, et des catholiques, protestants ou juifs refusant le discours actuel des autorités religieuses.
Notes d’humour et appels à la tolérance
« On est là pour apporter un soutien au législateur, pour lui rappeler la promesse faite pendant la campagne présidentielle », a déclaré le président du centre LGBT de Strasbourg, Jean-Philippe Restoueix.
De nombreuses pancartes appelaient à la tolérance et à une véritable égalité des droits, quelle que soit l’orientation sexuelle des citoyens. D’autres avaient choisi l’humour, comme cette pancarte indiquant « Ni frigide, ni barjot, » en allusion à la figure de proue des opposants au « mariage pour tous » (Frigide Barjot), ou celle annonçant « Mieux vaut un mariage gay qu’un mariage triste », ou encore « Face à l’homophobie, Jésus crie ».
Un autre motif de satisfaction pour les organisateurs a été le grand nombre de jeunes qui se sont mobilisés hier. Signe, peut-être, que cette querelle autour du « mariage pour tous » est avant tout une querelle de générations…
Selon Étienne, étudiant de 22 ans, « cette forte mobilisation est aussi une répétition de bon augure avant la manifestation de dimanche prochain à Paris », qui sera le pendant « pro mariage pour tous » de la manifestation du 13 janvier.