C’est l’un des pays qui comptent le plus grand nombre d’assassinats de personnes LGBT. 387 meurtres et 58 suicides en 2017 et en raison de l’ « homo transphobie », s’insurge l’ONG Grupo Gay da Bahia (GGB). Délit que le Tribunal fédéral suprême (STF) a décidé de criminaliser, ce jeudi 13 juin, par huit voix contre trois, au même titre que le racisme, en attendant que le Congrès – actuellement à majorité conservatrice et sous forte influence des Eglises évangéliques – élabore une loi spécifique pour réprimer ce type de discrimination.
« Tout préjugé est une violence », a déclaré Carmen Luzia, juge au STF, pour expliquer son vote favorable. « Toute discrimination est une cause de souffrance », mais « certains préjugés causent plus de souffrances que d’autres, parce que ce sont des blessures qui frappent la personne dans son foyer, qui séparent les parents des enfants, [qui séparent] les frères, les amis, pour le simple fait de tenter de vivre quelque chose qui se présente comme naturel », a dit le juge, citée par l’AFP.
Selon Grupo Gay da Bahia, qui collecte des statistiques nationales depuis quatre décennies, les chiffres dévoilés en 2017 sont de 30 % supérieurs à ceux de 2016. Ils impliquent la mort par meurtre ou suicide d’une personne LGBT toutes les dix-neuf heures au Brésil.