Les députés ont passé une nuit blanche de dimanche à lundi. Mais à quoi ça sert ?
De 21h30 à 7h54. La nuit a dû paraître bien longue aux députés. Après un vote initié à la demande du président de l’Assemblée Claude Bartolone, le débat sur le mariage pour tous, qui avait repris dimanche à 21h30, a duré toute la nuit pour prendre fin, provisoirement, à 7h54 lundi matin.
>>> La prochaine séance est prévue lundi à 16 heures. Alors pourquoi les députés se sont-ils infligés une telle nuit blanche ? Eléments de réponse :
Pour avancer. C’est l’explication formulée par Claude Bartolone vers 1h30 du matin, quand il décide de soumettre la prolongation de la séance au vote. Le président de l’Assemblée a reçu le soutien du président socialiste de la commission des lois. Après avoir rappelé que 1.303 amendements avaient jusqu’alors été étudiés, Jean-Jacques Urvoas a réclamé « qu’on aille jusqu’au bout des 3 712 restants ». Evidemment un vœu pieux, mais l’examen du texte a effectivement avancé dans la nuit, puisque lundi matin, il reste « seulement » 3.211 amendements à étudier.
Pour épuiser l’adversaire. « Il faut user [les députés de l’opposition] ce week-end », lâchait l’entourage de Jean-Jacques Urvoas avant le début du week-end parlementaire, selon lemonde.fr. Confrontée à des députés survoltés, la gauche comptait bien entamer la motivation des députés Jacob, Mariton et autres Poisson, omniprésents dans l’Hémicycle. Lundi matin, Hervé Mariton, orateur de l’UMP sur ce projet de loi, a d’ailleurs accusé la majorité de vouloir « les avoir à l’usure ». Et le travail de sape semble payer. Excédé, Christian Jacob a réclamé toute la nuit la suspension des travaux. « Ça fait 22h30 que nous sommes dans l’Hémicycle, c’est n’importe quoi! », s’est finalement indigné le président du groupe UMP à 7h30 lundi matin.
Pour reprendre la main. Le week-end politique a été marqué, plus que par le débat en lui-même, par le couac gouvernemental sur la PMA. Dès lors, pour détourner l’attention du Cambodge, où se trouve Jean-Marc Ayrault, la gauche a choisi de faire passer une nuit blanche aux députés. « Nous étions obligés d’aller jusqu’à 8 heures du matin… « , confirme au monde.fr un proche de Claude Bartolone. Résultat : un record de 65 heures de présidence d’Assemblée consécutive pour l’élu de Seine-Saint-Denis.
Pour des questions de calendrier. Le débat sur le cumul des mandats vient régulièrement rappeler que les députés ne sont pas seulement députés. Beaucoup sont maires, d’autres sont présidents de conseil général ou dirigeant d’une communauté de communes. Traditionnellement aussi, il n’y a pas de séance le lundi matin pour laisser les députés qui ont passé le week-end dans leur circonscription rentrer à Paris
Pour Jérôme Guedj, présent, comme un tweet l’atteste, jusqu’au bout de la séance lundi matin, a enchaîné avec une séance au conseil général de l’Essonne, qu’il préside :