La Cour suprême de l’archipel a refusé ce mardi 3 septembre d’abolir une loi de 1987 qui stipulait que les mariages doivent être entre un homme et une femme.
Elle avait été saisie par deux couples homosexuels qui s’étaient vu refuser le droit de se marier, et estimaient que la législation en vigueur constituait une violation de leurs droits. Mais dans un pays catholique à plus de 80% où le divorce et l’avortement restent interdits, la probabilité que la Cour suprême philippine se prononce en faveur d’une légalisation du mariage pour tous était quasi nulle. Les plaignants en étaient conscients. « Nous pourrions aussi bien gagner que perdre », avait estimé leur avocat. « Mais si nous ne commençons à essayer dès aujourd’hui, jamais nous n’accélérerons les discussions… »
En dépit des auditions sur le sujet, la haute juridiction a particulièrement fondé sa décision sur « des raisons techniques ». Dans un communiqué, elle souligne néanmoins que « la Constitution ne définit ni ne restreint le mariage sur la base de… l’orientation sexuelle ou de l’identité sexuelle ». « La question » du mariage de personnes de même sexe devrait « être soumise au Congrès ».
Le combat se poursuivra donc devant le Congrès, « où nous avons de nombreux alliés », a expliqué à l’AFP Danton Remoto, président du parti politique LGBT Ang Ladlad. Il reconnait cependant que l’adoption du projet par le Sénat risque d’être difficile, son président s’y opposant.