Elle a fait son coming out à 14 ans, sans le vouloir, mais en guise d’écoute et attention, elle reçoit les coups et découvre l’homophobie au sein même de son foyer. « T’es une tare, une erreur, sale pédophile ». Le parcours devient difficile, l’émancipation possible mais elle refuse de lâcher sa famille : « je savais au fond que ça s’arrangerait, dit-elle, c’est un amour qui mérite qu’on se batte ! »
Majuscule, c’est son nom d’artiste, mettra 10 ans pour se faire accepter et pardonner à ses parents. « En même temps, personne ne peut imaginer ce que je leur ai fait pour me venger », poursuit la jeune femme. Rejet, problème de santé… l’internat devient son point de passage aux enfers, et elle se laisse happer. « Je n’avais plus du tout la force de continuer, être moi et souffrir. »
Mais l’amour va la transcender, pour l’inciter à dépasser ses limites, comme la musique et la poésie aussi qu’elle écrit depuis des années pour s’évader et témoigner. « J’ai pris un boulot, je suis sortie de la rue. C’était une véritable libération. J’ai évidemment encore des séquelles, mais je sais que l’espoir ne meurt jamais et que lorsque l’on souhaite réellement et profondément quelque chose, alors tout est possible. C’est ce que j’ai essayé de transcrire dans le premier extrait, « Les Saisons », de mon album, qui sera bientôt disponible. J’en suis très fière et j’espère pouvoir ainsi sensibiliser d’autres jeunes en leur donnant à mon tour de l’espoir. »
