Avocat et défenseur des droits des LGBTQI, Mounir Baatour a présenté sa candidature pour la présidentielle tunisienne en août 2019. Une première dans le monde arabo-musulman, qui lui aura néanmoins valu une vague de menaces, sur les réseaux sociaux notamment où pas moins de cinq fatwas pour « blasphème » ont été émises par des « imams notoirement populaires », « invitant à son meurtre, sans pardon possible ». Une « gradation théologique supplémentaire », écrit Mounir Baatour, ce 15 novembre, confirmant ainsi son départ précipité pour la France.
« Je n’ai pas l’habitude de fuir mes responsabilités… et je ne suis pas à ma première intimidation, mais la situation devenait intenable et je le regrette profondément ».
[Communiqué 📣] Me Mounir Baatour, 1er candidat Gay 🏳️🌈 à une élection présidentielle dans le monde arabo-musulman, co-fondateur de #Shams, menacé par 5 fatwas a dû quitter précipitamment la Tunisie 🇹🇳. Il a trouvé refuge en #France entre #Marseille et #Paris. ⤵️ pic.twitter.com/pxx6txHtr8
— Mounir Baatour (@mounirbaatour) November 15, 2019
La semaine dernière, Shams avait dénoncé le « silence » et le « laxisme » des autorités tunisiennes, ainsi que leur « incapacité à assurer la sécurité de leur président », contraint de quitter le pays, pour avoir prétendument blasphémé le prophète sur Facebook.
« Une campagne de dénigrement orchestrée par des gens prônant un discours takfiriste, qui est strictement interdit par la constitution tunisienne », ajoute l’association dans son communiqué.
Shams rejette toutes les accusations et appelle le ministère public à prendre les mesures nécessaires.
De l’autre côté de la Méditerranée, Mounir espère que son exil ne sera que provisoire. « Je demeure vigilant, actif, et poursuivrai ma lutte pour la dépénalisation de l’homosexualité dans notre pays, peut-être avec plus d’acharnement encore, pour qu’un jour la Tunisie soit à la hauteur des enjeux démocratiques réels ».