Engagée volontaire dans l’armée en 2017 sous l’identité masculine assignée à la naissance, la sergente Byun Hee-soo suivait un traitement aux hormones et avait consulté les services psychiatriques militaires, qui lui auraient recommandé une opération pour changer de sexe, estimant qu’elle souffrait d’une « dysphorie de genre ».
L’intervention a été réalisée en novembre 2019 en Thaïlande. En réaction, ce mercredi 22 janvier, l’armée l’a rayée de ses cadres. D’après le ministère de la défense, Byun Hee-soo serait affectée d’un trouble mental et physique de niveau 3, la rendant inapte au service, précise le-Monde.
Après l’annonce de son renvoi, Mme Byun, visiblement émue, a déploré l’« intolérance profondément enracinée » dans l’armée à l’égard des LGBT. « Je continuerai à me battre jusqu’au jour où je pourrai de nouveau servir dans l’armée. Je contesterai la décision jusqu’à la fin, devant la Cour suprême », a-t-elle martelé. « Outre mon genre, je veux montrer à tout le monde que je peux faire partie des grands soldats qui protègent ce pays. »
La décision de l’armée a été prise malgré des appels, notamment de la Commission nationale des droits de l’homme (NHRCK), à prendre le temps de la réflexion et malgré la demande de Mme Byun d’attendre que l’état civil ait enregistré son changement de sexe.
Pour la NHRCK, qualifier de handicap le fait de s’assumer comme personne transgenre et l’exclure pour cette raison pourraient s’apparenter à un acte discriminatoire.
Le service militaire est obligatoire en Corée du Sud – tous les citoyens coréens de sexe masculin doivent servir dans les forces armées pendant environ deux ans. Le service est seulement volontaire pour les femmes.