Ce 9 février, les citoyens helvétiques sont appelés à se prononcer sur un élargissement de la « norme antiraciste », à la protection contre la discrimination et l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle.
Les dispositions pénales actuelles prévoient déjà des sanctions en cas de délits contre l’honneur ou de lésions corporelles, mais pas lorsque les attaques ciblent de manière générale la « communauté ».
Ces comportements deviendraient ainsi punissables « s’ils ont lieu en public, s’ils sont intentionnels et s’ils portent atteinte à la dignité humaine ».
Les derniers sondages y sont favorables, mais certains partis politiques, notamment l’Union démocratique fédérale (UDF), estiment que cette réforme de la loi « briderait la liberté de parole des citoyens et « stigmatiserait les LGBTI », réduits à une « minorité faible ». D’où le référendum.
La liberté d’expression est pourtant garantie, insiste le Conseil fédéral. Il restera possible d’exprimer des opinions critiques et de tenir des débats publics raisonnés. Mais « nul ne doit être discriminé en raison de sa sexualité. C’est un droit fondamental protégé par la Confédération », et promu par Coca Cola, depuis ce 27 janvier, en première page de « 20 minutes », le journal le plus lu en Suisse. La marque s’est même offerte une déclinaison sur les éditions « romande, alémanique et italophone », illustrée du même message : « pour une Suisse du vivre ensemble ! »
« Le Coca-Cola est au goût de beaucoup de gens en Suisse. Indépendamment de l’âge, du sexe, de la couleur de peau, de la religion ou de l’orientation sexuelle.
La grande diversité qui règne dans ce petit pays exige notre compréhension et notre solidarité à tous. Nous voulons également y contribuer en rapprochant les gens.
C’est pourquoi nous nous engageons pour une société variée et sans discrimination. Pour une Suisse du vivre #ensemble ! »
« Notre cœur est rouge et blanc comme la Suisse »
A quelques jours des votations, c’est une « belle surprise », se félicite Anthony L., sympathisant de STOP homophobie en Suisse. Rien de particulièrement « hype » en cette période pour du « rainbow wash ». C’est donc à mon sens un véritable engagement de Coca Cola.
Surtout que « 20 minutes » est distribué gratuitement à plus d’un million sept cent mille lecteurs par jour. Et il y a deux pages qui se suivent. La Une et tout de suite après, un rappel de Coca concernant son implication dans le pays depuis 1936, légitimant son « vivre #ensemble ! ».