L’Inter-LGBT exprime son « malaise » devant la tournure que prend le mouvement d’opposition à l’égalité des droits en France, après les incidents de la manif du 24 mars, les troubles lors d’un meeting d’Erwann Binet et les huées contre Christiane Taubira à Lyon.
L’Inter-LGBT dénonce « la rhétorique guerrière et l’instrumentalisation du débat à des fins politiques » des opposants au mariage pour tous.
Depuis des mois, la mobilisation contre ce projet de loi d’égalité s’est construite sur la peur de ‘l’autre’, observe Nicolas Gougain, porte parole de l’Inter-LGBT. Elle n’a cessé de faire appel à des stéréotypes et des fantasmes autour notamment des familles homoparentales, et des enfants vivant dans ces familles que la très grande majorité des opposants à ce projet de loi n’ont jamais rencontré ».
« La communication des organisateurs [de la manif pour tous] est de plus en plus radicale, guerrière et légitime le recours à des actions violentes et anti-démocratiques dont ils disent ne pas vouloir assumer la responsabilité », estime le porte parole de l’Inter-LGBT (photo).
« Nous sommes en droit de nous demander contre qui et contre quoi ces manifestants sentent la nécessité de rassembler ‘une grande armée’, poursuit-il. Serait-ce contre les enfants des familles homoparentales ? Contre les homosexuels qui s’aiment et veulent voir leur amour reconnu par la société ? ».
L’Inter-LGBT ne cesse de le rappeler : cette loi n’enlèvera aucun droit aux familles hétéroparentales et aux couples hétérosexuels. Elle permettra par contre aux familles homoparentales, à leurs enfants et aux couples homosexuels de bénéficier de plus de sécurité face aux aléas de la vie.
Elle ne définit pas une nouvelle norme, elle prend en compte la diversité des structures familiales existantes. « Faut-il voir dans cette opposition de plus en plus virulente et irrationnelle l’expression d’un rejet viscéral de la diversité ? », s’interroge l’Inter qui se targue de « défendre tous les couples, toutes les familles, tous les enfants – et d’expliquer concrètement la situation des couples et des familles homoparentales, les obstacles et les difficultés qu’ils/elles doivent affronter dans l’état actuel du droit français ».
L’Inter-LGBT prône la pédagogie et n’entend pas y déroger, « quelle que soit la virulence et la rhétorique employées par ses contradicteurs ».
La fédération d’associations LGBT estime que la manifestation anti-égalité du 24 mars « s’est éloignée ostensiblement des propos même du projet de loi ‘Mariage Pour Tous’ pour mobiliser plus largement contre le gouvernement français ».
Pour elle, « face à l’instrumentalisation politique des débats, le Président de la République doit rappeler publiquement sa fierté de porter un texte utile à la société, progressiste et humaniste ».
« Les LGBT, leurs enfants, familles, amis et proches refusent d’être pris en otage par un mouvement de plus en plus politisé et par des responsables politiques qui trouvent là un prétexte inespéré pour se refaire une santé au détriment des principaux concernés », affirme Nicolas Gougain.