La Manif pour tous prépare aussi les municipales. A Asnières, commune du 92, le collectif d’opposants a décidé de faire parvenir à certains élus locaux un questionnaire pour les sonder sur leurs opinions sur certains de leurs sujets de prédilections.
Et le site de la Gazette d’Asnières, blog local de couverture de l’actualité municipale, plutôt classé à gauche, publie le résultat de cette petite enquête.
Dans un document qu’ils se sont procurés, et dont le Lab a pu avoir confirmation de la véracité, ils publient les réponses de certains élus locaux, dont celle de l’ancien député-maire Manuel Aeschlimann.
Cyrille Déchenoix, opposant de droite à Manuel Aeschlimann, mais aussi Alexandre Brugère, Catherine Esclatier, Laurent Martin Saint Léon et Josiane Fischer, de l’UDI, ont également été sollicités.
Résultat, tous s’affichent fermement opposés à l’ouverture du mariage aux couples de personnes du même sexe.
Manuel Aeschlimann déclare qu’il ne compte pas célébrer de mariage entre homosexuels mais déléguera cette possibilité à des adjoints. Sur la mise en place de cette loi, il évoque ce qu’il considère comme un « effet de mode » :
Les conséquences du « mariage pour tous » sur le droit de la famille, l’état des personnes, la filiation et plus généralement, la perte de repères qu’il induit exigent que cette question ne soit pas seulement appréhendée sous l’angle de la conquête de nouveaux droits ou la prise en compte d’un effet de mode.
A cette occasion, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy reprend un des arguments de la droite pendant les débats : la création d’un statut de « parent 1 et parent 2 », qui, de fait, n’existe pas dans le texte de loi.
Par ailleurs, au-delà de sa valeur symbolique, la substitution de la « mère » et du « père » au profit de « parents 1 et 2 » poserait des problèmes juridiques en cascade dans les divers codes qui y font référence.
Sur la « théorie du genre », formule utilisée par la Manif pour tous, Cyrille Déchenoix, élu de droite souhaitant l’investiture de l’UMP, parle d’une « idéologie déstabilisante pour l’enfant » et explique !
Si les livres de lecture de CP des années 50/60 montraient Papa fumant la pipe au salon pendant que maman faisait le ménage … nul doute que ces stéréotypes devaient être modifiés … il n’en reste pas moins que d’expliquer à ces mêmes élèves de CP que papa peut porter une robe risque de les troubler.
De son côté, Josiane Fischer, élue UDI, reprend à son compte l’expression « lobby homosexuel » et considère que ce serait cette force de pression qui inciterait le gouvernement à mettre en oeuvre l’adoption plénière, la PMA puis la GPA.
Toutes les revendications du lobby homosexuel (adoption plénière, PMA, GPA) s’appuient sur ce présupposé : seul compte le désir d’une ou plusieurs personnes d’avoir un enfant. Ce désir se transforme en droit. Celui et celle qui ont conçu ou porté l’enfant pour d’autres ne sont que des aides « techniques », au même titre que le médecin ou la sage-femme.
Par Ivan Valerio