Elles se seraient tenues par la main pendant la récréation, s’échangeant des câlins ou s’étreignant mutuellement. Des « incivilités de nature sexuelle », selon la direction intérimaire du Kamala Girls High School, lycée de jeunes filles pourtant réputé pour la qualité de son enseignement, qui aura néanmoins contraint, ce 9 mars, 12 écolières « à des confessions », sous peine d’expulsion. C’est une élève du groupe qui se serait plainte d’avoir été « chatouillée » sous la jupe.
« Nous avons été convoquées dans le bureau de la directrice, Shikha Sarkar, qui nous a demandé d’écrire, sans autre convenance mais avec beaucoup mépris, que nous étions des lesbiennes, en détaillant toutes nos mauvaises actions », ont précisé ensuite certaines étudiantes.
Leurs parents ont également été informés que leurs enfants « souffraient d’homosexualité » et devaient être « soignés ». La plupart des adolescentes ignoraient même ce qu’était l’homosexualité. L’une d’elle a d’ailleurs refusé d’écrire quoi que ce soit, en l’absence d’un membre de sa famille. Elle a aussitôt été transférée dans un autre établissement.
Une « mesure disciplinaire mineure », s’est insurgée la directrice, accusée de discrimination. Et si les élèves ont été punies, c’est que leur « comportement » en a heurté d’autres. Mais « le problème est résolu », a-t-elle affirmé. « Aucune n’a été contrainte, toutes ont avoué d’elles-mêmes. Nous ne leur avons rien imposé. »
Consternés, les parents ont déposé plainte. Mais le ministre de l’Éducation du Bengale occidental, Partha Chatterjee, soutient l’établissement, qui ne pourrait faire preuve d’indulgence « face à l’indécence, le lesbianisme étant contre l’éthique de notre Etat ».
Il a réclamé des mesures appropriées si les jeunes filles étaient reconnues coupables, rappelant toutefois qu’on ne pouvait sanctionner ou forcer des élèves à se dénoncer, sur des allégations sans fondement.
Joëlle Berthout
stophomophobie.com