Après plus de cinq ans de consultations, et huit heures de débats répartis sur deux jours, l’Eglise d’Angleterre a voté en faveur d’une bénédiction des couples homosexuels, lors de son synode général ce jeudi 9 mars, tout en confirmant son opposition à la célébration de mariages religieux.
La motion a néanmoins été adoptée à une confortable majorité, avec 250 pour, 181 contre et 10 abstentions sur les 500 membres, qui reconnaissent « l’échec de l’Eglise » concernant l’accueil des personnes LGBT+ et le mal qu’elles ont subi « et subissent encore dans la vie de l’Eglise ».
Mais, si l’Eglise d’Angleterre apparaît globalement plus libérale, ce n’est pas le cas d’autres églises anglicanes, en particulier dans certains pays d’Afrique subsaharienne où l’homosexualité reste considérée comme un crime.
Même en Angleterre, la proposition soumise au synode avait suscité de vives critiques, ayant notamment visé l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, favorable à cette bénédiction.
« Pour la première fois, l’Eglise d’Angleterre accueillera les couples de même sexe à l’église publiquement, sans réserve et dans la joie », a-t-il d’ailleurs déclaré à l’issue du vote dans un communiqué commun avec l’archevêque de York, Stephen Cottrell, relayé par l’AFP. Mais, pour Jayne Ozanne, membre du synode et militante LGBT+ qui s’est abstenue au moment du vote, « Nous envoyons un message que peu de personnes dans le pays comprendront », a-t-elle estimé.
Rappelons que depuis 2005, l’Eglise d’Angleterre autorise les hommes et les femmes homosexuels unis dans le cadre d’un partenariat civil à devenir prêtres. Mais elle a rejeté à plusieurs reprises des propositions en vue de célébrer le mariage des couples homosexuels et sanctionné ces dernières années ses branches américaine et écossaise qui avaient pris des décisions inverses.