Ça y est: les deux chambres du Parlement suisse ont accordé aux gays et lesbiennes suisses le droit d’adopter l’enfant de leur partenaire. La motion doit maintenant se transformer en loi, avec d’autres obstacles à l’horizon.
Après un long cheminement aux Chambres fédérales, la version «light» de la pétition des Familles arc-en-ciel est définitivement acquise. Par 26 voix contre 16, le compromis du Conseil national a reçu le feu vert du Conseil des Etats, hier après-midi. La motion prévoit de permettre au conjoint de même sexe d’adopter l’enfant de son ou sa partenaire. Peu importe que l’enfant ait été adopté par un célibataire, qu’il soit né d’une précédente union ou qu’il soit issu d’une fécondation in vitro. Cette dernière option reste interdite aux homosexuels en Suisse, mais possible à l’étranger.
Même si les Familles arc-en-ciel souhaitaient voir le législatif ouvrir plus largement la parentalité aux couples de même sexe, la fédération s’est dite satisfaite par ce vote, qui protégera les 6000 à 20’000 enfants qui grandissent déjà au sein de foyers homoparentaux.
Référendum en vue
Le Gouvernement a, en principe, une année pour soumettre un amendement au Code civil à la Loi sur le partenariat enregistré. Ces modifications repasseront devant le Parlement. Mais aussi peut-être devant le peuple. Les milieux populistes (en l’occurrence les Jeunes UDC) ont déjà prévu de lancer un référendum. Ils s’opposent à toute remise en cause des limites imposées au partenariat enregistré lors de son adoption, en 2005, dénonçant la «tactique du salami» employée selon eux par les organisations LGBT. Interrogée par «Le Courrier», la socialiste genevois Liliane Maury-Pasquier balaie ce reproche: «Il faut plutôt laisser mûrir les choses et en reparler quand les gens sont prêts. C’est une question de sagesse.»