Après le «Mur des cons», le «Mur des homophobes». Des personnalités politiques, des animateurs de la Manif pour tous (anti mariage gay), des chefs d’Etats étrangers et des responsables religieux… Act Up-Paris a dévoilé ce vendredi, à Paris, son «mur» à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie.
Le jour même où la loi sur le mariage pour tous a été validée par le Conseil constitutionnel et où le président François Hollande a annoncé qu’il la promulguerait dès samedi. Tout en disant qu’il n’accepterait «pas que l’on puisse perturber» ces mariages.
Une cinquantaine de militants de l’association se sont rassemblés près du Centre Pompidou, en plein cœur de Paris, et à deux pas du quartier fréquenté par la communauté gay. Ils ont exposé leur mur comprenant une trentaine de portraits barrés du slogan «L’homophobie tue». Parmi les personnalités brocardées par l’association figurent plusieurs responsables religieux : le pape François, l’archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois, l’ex-grand rabbin Gilles Bernheim, ou le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui.
Boutin, Barjot, Poutine et… Jospin
Sur un autre panneau, l’ex-députée des Yvelines Christine Boutin et la chef de file de la Manif pour tous Frigide Barjot côtoient les présidents iranien Mahmoud Ahmadinejab, russe Vladimir Poutine et zimbabwéen Robert Mugabe. L’ancien leader socialiste Lionel Jospin, la députée FN Marion Maréchal-Le Pen, ou le président camerounais Paul Biya sont également représentés.
«Homophobie on meurt!» ont scandé les manifestants en s’allongeant quelques minutes sur la chaussée. «On veut qu’il soit clair que l’homophobie a des conséquences, que ce n’est pas seulement une opinion», a declaré Rachel, une militante. Elle affirme que : «Ça joue avec la vie des gens. C’est un discours qui légitime les agressions et pousse les homosexuels à se déconsidérer, ce qui peut provoquer des suicides et des conduites a risques».