« Adieu ma honte » de Ouissem Belgacem, « un témoignage rare et fort » sur l’homophobie dans le milieu du football

Ouissem Belgacem est né et a grandi dans une cité d’Aix-en-Provence. Ancien espoir du centre de formation du Toulouse Football Club, il a enchaîné les championnats et côtoyé des joueurs comme Moussa Sissoko ou Étienne Capoue. A 19 ans, miné par l’homophobie qui touche le milieu du football, il décide de tout plaquer pour reprendre ses études à Londres et y créer sa société d’accompagnement de footballeurs en reconversion. À 33 ans, il publie « Adieu ma honte », qui sort ce mercredi 5 mai (chez Fayard), devenant le premier joueur français homosexuel à témoigner sur cette question encore taboue. « L’aboutissement d’années de travail (…) qui doit servir un combat de tous les instants contre l’homophobie », dit-il dans SoFoot, bien « conscient des foudres que ce livre peut déclencher ».

« L’insulte numéro un, c’est « sale pédé ». Partout, dans le vestiaire, autour du terrain avec des « regarde ce sale pédé, l’action qu’il a loupée » », poursuit le joueur, « il y a une culture masculiniste très prononcée, avec des propos dégradants vis-à-vis des femmes et des homos ».

« On devrait pas rester silencieux au stade quand on entend « sale pédé » », ajoute-t-il. « Certains me disent que c’est l’équivalent d’un « sale con ». Mais non, au stade il y a aussi des jeunes, qui, à 15 ans, et c’est normal, ne comprennent pas la nuance. Et ça banalise des propos homophobes, qui sont des délits. Les institutions ne reconnaissent pas que l’homophobie est un problème. Tu ne peux pas combattre quelque chose que tu ne reconnais pas. Il faut que la FFF comprenne que l’orientation sexuelle n’a rien à voir dans la performance sportive. »

Ouissem Belgacem, avec Eleonore Gurrey. Adieu ma honte (Fayard, sortie le 5 mai).

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