Le magazine avait publié le 12 décembre sur quatre pages des photos de Florian Philippot prises à Vienne (Autriche) en compagnie d’un « journaliste de télévision » dont le visage était flouté, ainsi qu’une photo de plus petite taille en Une, avec comme titre « Oui à l’amour pour tous ».
Selon son avocat c’est closer qui est homophobe
L’avocat du vice-président du FN, Me Grégoire Lafarge, a dénoncé à l’audience une « traque » subie par son client et son compagnon de la part de paparazzi alors qu’ils passaient un week-end à l’étranger où « ils pensaient être tranquilles ». « 48h de chasse pour obtenir huit photos », a-t-il lancé en dénonçant « la dictature de la transparence » d’une certaine presse dont la motivation n’a jamais été l’intérêt général mais de « faire de l’argent ».
Florian Philippot a réclamé 50 000 euros de dommages-intérêts, la publication du jugement en couverture, la suppression du sujet sur le site du journal, l’interdiction d’exploiter à nouveau les photos incriminées. Il a également demandé la communication du contrat et des factures liant l’hebdomadaire aux photographes pour évaluer le montant du bénéfice réalisé par le journal, tiré à 398 000 exemplaires, avec cette opération.
Pour Closer, Me Dephine Pando, a plaidé l’intérêt de la publication révélant au public l’homosexualité du numéro 2 du FN pour l’information du public dans le cadre d’un débat d’intérêt général.
L’avocate a rappelé la position clef occupée par M. Philippot dans l’organigramme du parti de Marine Le Pen, où il est en charge de la stratégie et de la communication, et les divergences qui ont opposé deux courants du parti sur le mariage homosexuel. Elle a par ailleurs constaté que la publication de l’article avait suscité de nombreux reportages sur l’existence ou non d’un « lobby gay » au sein du FN.
« En acceptant de répondre aux médias sur cette question, M. Philippot a lui-même pris part à ce débat d’intérêt général », a-t-elle fait valoir.
Jean-Marie Le Pen a également réagi à l’outing de Florian Philippot par Closer : « Je trouve cela assez indélicat. Et assez incompréhensible: cela n’a aucun rapport avec la politique. Philippot serait l’amant de M. Rebsamen [ministre du Travail, ndlr], éventuellement, cela poserait problème. »
Le président d’honneur du FN, qui avait exposé sa famille dans Paris Match, rappelle néanmoins cet axiome de la modernité: « L’homme ou la femme publique doit se rendre compte que la part de la vie privée est modeste… »
Si Philippot a toujours condamné les révélations par Closer de la liaison entre François Hollande et Julie Gayet, Jean-Marie Le Pen, lui, les justifie: « Le président est tenu à une certaine dignité de vie. Les citoyens sont fondés à lui reprocher de défrayer la chronique. »
Ce vendredi soir, l’équipe de Touche pas à mon poste débattait également sur propos : « Closer a-t-il dépassé les bornes ? ». Si les avis autour de la table étaient partagés, la voix de Gilles Verdez s’est élevée pour défendre le magazine. « Que la censure se taise au bout d’un moment ! Nous sommes dans un pays où la liberté de la presse existe ! », s’est énervé le journaliste, connu pour ne pas avoir la langue dans sa poche. « Vous n’êtes pas en Corée du Nord dans une dictature. Réveillez-vous ! », a ajouté le chroniqueur, s’adressant à ses camarades. Et de conclure, plus généralement : « Je respecte tous les gens qui achètent ces magazines, que vous méprisez à tort ».