Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a annoncé lundi avoir adressé une mise en demeure à Europe 1, pour la diffusion le 8 février dernier d’une revue de presse de Nicolas Canteloup sur l’affaire Théo L., 22 ans, victime d’un viol présumé lors de son interpellation dans la cité des 3.000 à Aulnay-sous-Bois.
Parodiant l’ex-président François Hollande, qui s’était rendu au chevet du jeune homme, l’humoriste en avait fait un parallèle avec la légalisation du mariage pour tous, s’adressant à toute la population gay du pays, « une population qui lui tient particulièrement à coeur car c’est moi qui ai fait le mariage gay… Le seul truc de bien en cinq ans », pour les inviter « à ne plus de chercher un deux pièces sur Aulnay centre. La police ne recommencera plus. C’était un accident, pas une pratique courante… Et si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui lui a introduit la matraque, ils pourront s’épouser. C’est légal ! ».
Des propos rapidement qualifiés de « très gros dérapage » par le producteur de l’artiste, Jean-Marc Dumontet, qui a présenté ses excuses aux auditeurs le jour même, tout comme la direction d’Europe 1. Nicolas Canteloup ne suivra que le lendemain, pour une mise au point à l’antenne, regrettant un sketch « très, très, très nul… C’est moi qui mérite un bon coup de matraque ! »
Dans sa décision, le CSA a plus précisément estimé que le fait « de moquer la victime nommément désignée d’un viol présumé, gravement blessée à cette occasion et toujours hospitalisée au moment de la diffusion de la séquence, traduisait une complaisance dans l’évocation de la souffrance humaine constitutive d’une atteinte à la dignité de la personne humaine ».
Les Sages ont par conséquent mis en demeure la station de respecter ses obligations en la matière, impliquant une sanction si l’incident venait à se reproduire.