Afrique du Sud : Procès des tortionnaires d’un ado gay de 15 ans dans un camp de redressement

Il est des crimes homophobes qui marquent les esprits et impriment la mémoire.

Celui qui s’est produit en mars 2011 en Afrique-du-Sud est de ceux-là.

A 15 ans, Raymond Buys, un adolescent efféminé a été envoyé par sa mère dans un « camp de redressement » dirigé par un raciste d’extrême droite qui promettait de transfromer le jeune homosexuel en « vrai homme ».

Alex de Koker – c’est son nom – avait installé son « camp » à une heure au sud de Johannesburg, et contre 2.000 dollars par mois, il assurait les parents d’adolescents d’une réussite à transformer leurs enfants par des méthodes qui relèvent rien moins que de la barabarie.

Trois adolescents sont déjà connus pour être mort de ces méthodes.

Raymond Buys a fini sa courte vie sur un lit d’hôpital deux semaines après avoir été extrait du camp de redressement où il avait été torturé pendant deux mois. Il était émacié, déshydraté, avec des blessures, dont plusieurs fractures du crâne, et des brûlures de cigarette sur le corps.

Koker et son employé, Michael Erasmus, ont été inculpés d’assassinat. Les charges contre eux comprennent la maltraitance, la négligence et deux cas de voies de fait avec intention de causer des lésions corporelles graves.

Leur procès a débuté la semaine dernière.

Selon un témoignage entendu lors des audiences, Raymond Buys a été enchaîné à son lit chaque nuit, s’est vu refuser l’autorisation d’aller aux toilettes et a été forcé de manger ses propres excréments.

Extrêmement faible et incapable de faire le travail manuel qu’on exigeait de lui, il a souvent été frappé à coups de planches, de tuyaux d’arrosage et de bâtons.

Peu avant d’être admis à l’hôpital, il aurait été électrocuté, nu et attaché à une chaise.

Sa mère a bien essayé de le voir mais s’est vue interdire toute visite.

Ce qui choque encore plus dans cette affaire, c’est que l’assassinat de Buys n’est pas le premier.

2 autres jeunes adolescents, également perçus comme gays et efféminés, sont morts en 2007 dans des circonstances similaires.

De Koker a été condamné à une peine avec sursis en 2009 pour l’un de ses crimes et a échappé à la condamnation pour le second en invoquant une crise cardiaque de son pensionnaire.