Suspendu de ses fonctions en mars 2015, après avoir été piégè par l’un de ses élèves, avec qui il avait eu avait eu, sans le savoir, une conversation sur un site de rencontre pourtant réservé aux hommes majeurs, un enseignant, assistant d’espagnol, a décidé de porter plainte pour discrimination contre son ex-employeur, le lycée Jean-Baptiste-de-Baudre, à Agen (Lot-et-Garonne).
Ignorant l’identité de son interlocuteur, il lui avait adressé des photos intimes que l’adolescent s’est empressé de diffuser au sein du lycée. L’histoire s’est rapidement ébruitée jusqu’à parvenir aux oreilles du proviseur, qui lui a interdit l’accès à l’établissement et au collège voisin, pour éviter tout risque de « trouble à l’intérieur de l’enceinte scolaire ».
En novembre dernier, le tribunal administratif de Bordeaux a confirmé la décision du proviseur et du rectorat, estimant que l’affaire avait bel et bien provoqué un trouble au sein de l’établissement et que « les motifs avancés par le proviseur sont étrangers à toute discrimination ».
Interrogée par Sud Ouest, le président de l’association Ecce Homo, Jean-Paul Gauguier, qui a soutenu le professeur dans ses démarches, fulmine : « si cela avait été un hétéro, il n’y aurait pas eu ce remue-ménage. On s’est dit : “C’est un étranger, il repartira et on n’en reparlera plus ».
Mais l’enseignant, qui est depuis retourné en Équateur et ne peut plus espérer en l’état retravailler en France, a décidé de faire appel de cette décision, et porter son cas devant la justice pénale.