Alors qu’une nouvelle édition de l’« AGOA », African Growth and Opportunity Act – régime de préférences commerciales accordé depuis 2000 par les États-Unis aux pays éligibles – se tient à Johannesburg du 2 au 4 novembre, la Maison-Blanche a annoncé en début de semaine son intention de retirer du programme le Gabon, le Niger, la République centrafricaine ainsi que l’Ouganda pour non-respect des critères : « violations flagrantes » des droits humains, « manque de pluralisme » politique et d’État de droit.
« Ces pays n’ont pas répondu aux préoccupations des États-Unis », écrit le Président américain, Joe Biden, qui promet toutefois de continuer à les évaluer. Mais à compter du 1er janvier 2024, ils devront s’acquitter des droits de douane dont ils étaient jusque-là exonérés.
A ce jour, près de 7000 produits de 35 pays bénéficient de l’Agoa et d’un accès en franchise de droits au marché américain. Le dispositif devrait expirer en septembre 2025, sauf prolongation.
Le Président Ougandais, Yoweri Museveni, a réagi ce 1er novembre via son conseiller spécial, Odrek Rwabwogo, déplorant la volonté des États-Unis de faire pression sur son pays pour qu’il abroge la loi anti-homosexualité, promulguée en mai dernier.
« Par cette décision, ils expliquent aux Ougandais que leurs perspectives déjà minces de prospérité économique dépendent de leur vote en accord avec les valeurs de celui qui occupe de hautes fonctions aux États-Unis, et non les leurs », a-t-il insisté.
Mais, lorsqu’on souhaite adhérer à un programme, on en respecte les conditions, avait déjà souligné le Président Biden et la Banque mondiale également, avec l’annonce en août d’une suspension de son soutien à l’Ouganda, après le vote de la dite loi, jugée incompatible avec ses valeurs et son « objectif d’éradication de la pauvreté dans une planète vivable » qui n’est atteignable « que s’il inclut tout le monde, quelle que soit l’ethnie, le genre ou l’orientation sexuelle ».
Rappelons que le texte ougandais prévoit la perpétuité pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe et la peine de mort pour les récidivistes, considérés comme « cas aggravés », ainsi que les personnes séropositives. Même les agents de santé craignent d’être dénoncés, toute personne reconnue coupable d’une vague « promotion » de l’homosexualité risquant jusqu’à vingt ans de prison.