Elles avaient déposé plainte, en février dernier, après avoir été prises à partie par une bande d’adolescents, dans les transports en commun, sur la ligne J du transilien, depuis Pontoise (Val-d’Oise). « Putains de lesbiennes », « vous baisez ? »
Outre les injures, les deux jeunes femmes, mineures au moment des faits, avaient également indiqué à la police avoir été violentées, « sans être blessées » mais « choquées ».
Parmi les sept jeunes interpellés à la gare de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), deux d’entre eux, dont une jeune fille, ont été mis en examen, ce mardi 6 novembre. Ils étaient poursuivis pour « violences volontaires en raison de l’orientation sexuelle ». Mais selon le parquet, contacté par le site Têtu, la qualification n’a été retenue que pour l’un des agresseurs. Le deuxième est mis en cause pour « violences dans un lieu destiné à l’accès à un transport collectif de voyageurs ». Les deux comparaissaient devant le tribunal pour enfants de Pontoise. Leur procès a été renvoyé au mois de janvier 2019.
Pour Arnaud Boisseau, porte-parole de STOP homophobie, le problème est récurent. « Alors que l’homophobie est une circonstance aggravante lors d’une agression, et bien que celle-ci soit établie du fait des propos tenus, mais, plus grave encore, qu’elle justifie le passage à l’acte pour les agresseurs, elle reste dans la grande majorité des cas écartée par les institutions judiciaires. Imaginerait on un seul instant qu’il puisse ne pas être pris en compte le caractère raciste, antisémite, islamophobe d’une agression en groupe ? », s’indigne-t-il.
« Peu importe le langage commun : accompagner un geste violent d’un « pédé » lorsqu’il vise un homme ou d’un « lesbos » pour une femme, comme « sale trans », « travelot », et même d’un « salope », doit être systématiquement considéré comme une cause de cette agression et une circonstance aggravante, et nous ne devons plus tolérer que la justice excuse les coupables. Nous avons fait de la répression des actes LGBTQI+phobe notre leit motiv. Et nous espérons être reçu rapidement par la chancellerie Nicole Belloubet et le ministre de l’intérieur Christophe Castaner ».