Il voulait simplement passer une soirée tranquille. Eliot, un jeune homme d’Arras, a été violemment agressé à Béthune dans la nuit du 9 avril, ciblé en raison de son homosexualité. Aujourd’hui, il témoigne pour dénoncer un climat d’insécurité et briser un silence trop souvent imposé aux victimes de violences LGBTphobes.
« Je suis encore sous le choc. Je n’ai quasiment pas dormi depuis », confie-t-il au journal Nord Littoral. Ce soir-là, il partage un dîner avec une amie avant de s’installer à la terrasse d’un bar de la Grand’Place. L’ambiance est plutôt détendue… jusqu’à ce qu’un inconnu, visiblement alcoolisé, l’interpelle. « Il m’a insulté sans aucune raison, avec des propos ouvertement homophobes. Puis il nous a craché dessus. » Le videur intervient rapidement et met l’homme dehors.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Quelques minutes plus tard, alors qu’ils rejoignent leur voiture, Eliot et son amie tombent nez à nez avec l’agresseur, caché sur un parking tout proche. Il sort brusquement de son véhicule et fonce sur eux. « Ce n’était pas juste l’alcool. Il nous attendait. »
L’agression est brutale. Eliot prend plusieurs coups, notamment à la mâchoire et à l’oreille, en voulant protéger son amie. Elle filme la scène, tandis que des passants s’interposent. La police arrive et interpelle l’agresseur. Malgré les mises en garde de certains sur place, Eliot porte plainte. Il sort des urgences avec huit jours d’arrêt de travail et une audition endommagée à l’oreille gauche.
Aujourd’hui, il espère que la justice fera son travail. Et que son témoignage servira à réveiller les consciences. « J’ai grandi à Arras, j’ai vécu à Nantes, je n’ai jamais connu ça ailleurs. Béthune mérite mieux. »
Son témoignage, sobre et courageux, rappelle que les agressions homophobes restent une réalité. Et que refuser de se taire est déjà un acte de résistance.