Ce 14 mars 2017, Julien K., ancien militaire connu pour avoir fait son coming-out sur Périscope, a été victime d’une agression homophobe en bande organisée à son domicile. Alertée par Stop Homophobie, Mousse a vérifié les allégations et porté plainte ce jour pour violences volontaires.
Suite à de vifs échanges sur l’application Périscope, un certain « Keneff » a contacté Julien en ligne pour le menacer. Cet appel a été enregistré : « T’es un petit fils de pute de pédé […]. Petit pédé »
« Je vais faire 700 km et je vais venir chez toi […]. Je vais te mettre un pénalty dans ta tête. Je vais te shooter ta tête […]. Quand tu vas sortir de chez toi, je vais t’enculer ta race. Tant que je t’aurai pas explosé ta tête, tant que je t’aurai pas punché ta gueule, pour moi l’affaire ne sera pas réglée. »
« T’as beau porter plainte, t’inquiètes pas. J’ai déjà agressé des gens. J’ai déjà tapé plein de gens dans ma vie. J’ai jamais fait de prison. J’ai même pas fait une journée de garde à vue. Donc si je descends dans ta petite ville de merde, il m’arrivera rien du tout. »
Peu de temps après, l’utilisateur suspecté et plusieurs complices ont fait le trajet en voiture de 700 km pour venir « soumettre » Julien. La préparation de l’expédition punitive a été filmée et retransmise en direct sur Périscope. Dans la vidéo, Keneff y profère des insultes, traitant encore Julien de « fiotte » et de « pédé », avant de se rendre finalement à son domicile, pour l’agresser physiquement. De nouveau, la scène a été filmée par l’un des protagonistes et diffusée sur le net. Elle n’est plus en ligne mais dans l’extrait sauvegardé, on y voit Julien se faire étrangler par Keneff, qui lui répète en boucle : « C’est qui ton maître, c’est qui ton maître », suivi d’une intervention où il se vante d’avoir agressé Julien.
Le jeune homme a subi une double fracture de la main, qui a dû faire l’objet d’une opération le jour même. Son état a entrainé une ITT estimée à 30 jours.
Nous l’accompagnons mais il se sent plus que jamais dans l’insécurité, harcelé de menaces de mort par des profils qui prônent sans complexe le « radicalisme » contre les gays. Un véritable déferlement : « Bûcher, défenestration, peine capitale… J’avais déjà tendance à m’isoler. Les réseaux c’était un moyen de communiquer, échanger, partager ma bonne humeur, ma joie de vivre, grâce à la technologie. Mais il y a malheureusement des gens qui viennent tout parasiter. Ils n’ont pas de limite. »
Julien avait plusieurs fois prévenu les forces de l’ordre. Mousse a porté plainte aujourd’hui auprès du Procureur de la République de Pantin pour violences volontaires homophobes en bande organisée, afin que des poursuites soient engagées contre Keneff et ses complices.
Nous avons par ailleurs reçu depuis des dizaines de messages s’indignant ou pas de notre action, ou pour nous expliquer que « fiotte et pédé » relevaient du « langage courant : Rien d’homophobe ! Les homosexuels peuvent marcher ensemble, ils ont même un quartier dans Paris, faudrait pas non plus pousser, surtout que même la religion les bannit. »
Le travail continue…